Le Québec met fin aux allocations pour les cours de français à temps partiel

Le Québec met fin aux allocations pour les cours de français à temps partiel
Le Québec met fin aux allocations pour les cours de français à temps partiel

Le Québec élimine l’aide financière pour l’apprentissage du français à temps partiel à compter de lundi. Le gouvernement Legault a décidé de réorienter ses investissements vers la prestation de services en français, au grand dam de l’opposition, des organismes et des milliers de nouveaux arrivants inscrits à ces cours.

À compter du 23 septembre, la contribution gouvernementale de 28 $ par jour ne sera plus versée aux les gens qui vont commencer [sic] ou poursuivra un cours de français à temps partielpeut-on lire sur le site du gouvernement. Québec mettra également fin à l’allocation de francisation versée aux employés des entreprises de 100 employés et plus. Par contre, la compensation financière pour les cours à temps plein, qui représente 230 $ par semaine, sera maintenue.

À peine assermenté dans ses nouvelles fonctions de ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Jean-François Roberge avait à cœur de faire ce premier pas dans la promotion du français, et ce, dit-il, parce que l’engouement soulevées par le programme Francisation Québec (FQ), qui peine particulièrement à répondre à une forte demande.

Selon cet élu de la Coalition avenir Québec (CAQ), les allocations avaient pour but d’inciter les nouveaux arrivants à s’inscrire à des cours de français. Étant donné que les inscriptions ont explosécette aide n’est plus jugée nécessaire par le ministre Roberge et son gouvernement.

Jean-François Roberge, ministre de la Langue française du Québec, le 28 avril 2024.

Photo : La Presse Canadienne / Graham Hughes

Au lieu d’utiliser l’argent de Francisation Québec pour donner des allocations, nous allons utiliser l’argent pour faire de la francisation. Donc, à long terme, nous allons [mieux] remplir notre mandat, car nous aurons francisé plus de gensa déclaré Jean-François Roberge lors d’une entrevue avec LE Devoir13 septembre.

Les fonds débloqués permettront à environ 15 000 personnes supplémentaires de devenir francophones en 2025 et contribueront à réduire le temps d’attente pour commencer un cours de français. Les cours à temps partiel continueront d’être gratuits et l’allocation pour les services de garde sera maintenue. Ce changement s’inscrit dans notre volonté de devenir plus francophones et de protéger notre langue.

Une citation de Jean-François Roberge, Minister of Immigration, Francisation and Integration

Selon les chiffres fournis par le cabinet du ministre Roberge au quotidien LE Devoirce aide financière incitative pour certains cours de français offerts au Québec a servi plus de 50 000 personnes inscrites aux cours à temps partiel au cours de la première année d’activité de Francisation Québec.

Manque de planification

Cette décision de la CAQ a été une surprise générale, particulièrement chez les libéraux. Dans un communiqué envoyé au ministre Roberge le 14 septembre, le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’immigration, André A. Morin, a reproché au gouvernement de la CAQ d’avoir violé le contrat moral qui existe entre l’État et les nouveaux arrivants.

Si le gouvernement de la CAQ impose des règles exigeantes en matière d’apprentissage du français pour les nouveaux arrivants, il a le devoir de [leur] fournir en retour les services nécessaires. […] La CAQ a véritablement perdu ses repères et a démontré de façon flagrante son incapacité à livrer des services.

Une citation de André A. Morin, porte-parole libéral en matière d’immigration et député d’Acadie

Blâmer le manque flagrant de planification CAQLe député d’Acadia a également dénoncé les délais interminables dans la prise de cours de français dans la province.

En fait, depuis la création de Francisation Québec, le 1est Juin 2023, le portail n’a pas réussi à répondre au grand volume de demandes soumisesa souligné le commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil, dans son rapport annuel déposé à l’Assemblée nationale en mai.

Dans le même temps, moins de la moitié des personnes inscrites n’avaient toujours pas commencé leur parcours d’apprentissage, a conclu le commissaire.

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La majeure partie du rapport annuel 2023-2024 du Commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil, est consacrée au déploiement de Francisation Québec.

Photo: Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Pour ces raisons, le Parti libéral du Québec (PLQ) a demandé qu’un groupe d’action sur la francisation des nouveaux arrivants soit rapidement créé afin que le ministère puisse collaborer avec les acteurs clés du gouvernement et des organismes.

Inquiétude chez les nouveaux arrivants

Les organismes de formation en langue française et les immigrants inscrits à des cours de français à temps partiel ont également exprimé leurs inquiétudes à la suite de l’annonce du ministre Roberge.

The Regroupement des organismes en francisation du Québec notably expressed to the media its déception face à la manque de respect du gouvernement, craignant que cette décision surprendre n’entraîne pas de perte intérêt pour le processus de francisation.

Cette observation est partagée par la chercheuse postdoctorale Afigah Yusuf, qui en a parlé dans Presse.

C’est absurde. De nombreuses personnes inscrites aux cours et qui peuvent travailler à temps plein ne pourront pas suivre le cours à temps partiel sans cette aide financière et chercheront un autre emploi. Le gouvernement leur met donc des bâtons dans les roues. […]alors que ces cours sont la clé pour maîtriser la langue et s’intégrer à la vie québécoise.

Une citation de Afiqah Yusuf, chercheuse postdoctorale au Département de neurologie et de neurochirurgie de l’Université McGill (commentaires publiés dans La Presse)

Assurer une meilleure intégrationa déclaré le ministre.

L’inquiétude est d’autant plus grande chez les immigrants qu’Ottawa s’apprête également à imposer de nouvelles règles pour limiter le nombre de travailleurs étrangers temporaires.

Le gouvernement Trudeau veut resserrer les critères d’admissibilité pour réduire le nombre de ces travailleurs en établissant, entre autres, un plafond de 10 % de travailleurs étrangers à bas salaire par entreprise, ainsi que des contrats plus courts. L’approche fédérale est appuyée par le Québec.

La grande priorité actuellement avec Ottawa, c’est de négocier, de les convaincre de réduire rapidement le nombre d’immigrants temporaires, qui a augmenté de 300 000 au cours des deux dernières années. Surtout à Montréal, pour protéger la langue française.a soutenu le premier ministre du Québec, François Legault, lors d’un discours le 5 septembre.

Le gouvernement de la CAQ assure vouloir faire de la francisation une priorité pour assurer une meilleure intégration des nouveaux arrivants.

 
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