L’escalade entre l’Iran et Israël reflète la crise irakienne de 1991

L’escalade entre l’Iran et Israël reflète la crise irakienne de 1991
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Le président George HW Bush avec son secrétaire à la Défense Dick Cheney, à la Maison Blanche, Washington (États-Unis), février 1991. DAVID HUME KENNERLY / GETTY IMAGES

jeIl est surprenant que les commentaires sur l’attaque massive menée le 13 avril par l’Iran contre Israël n’aient pas pris en compte le précédent des frappes irakiennes contre l’Etat juif en janvier 1991. La crainte était pourtant sérieuse d’une conflagration régionale, cinq mois plus tard. après l’invasion du Koweït par le régime de Saddam Hussein. En outre, le risque que les missiles irakiens soient équipés de têtes chimiques avait contribué à dramatiser la crise. Benyamin Netanyahou, alors vice-ministre des Affaires étrangères, a fait sensation en enfilant un masque à gaz en pleine interview à la chaîne américaine CNN, alors que retentissaient les sirènes d’alerte. ” Je ne peux pas vous dire quand, je ne peux pas vous dire où, ni comment, mais nous garantirons la sécurité d’Israël », a-t-il insisté, des propos qu’il ne renierait sans doute pas trois décennies plus tard.

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Le pari de l’Irak sur l’escalade

Le contexte régional était bien entendu très différent. En août 1990, Saddam Hussein lance ses troupes à l’attaque du Koweït, qui est bientôt occupé et annexé. Une telle guerre d’agression a suscité une condamnation internationale généralisée, y compris dans le monde arabe. L’Arabie saoudite s’est sentie directement menacée par l’expansionnisme irakien, au point de demander le déploiement de centaines de milliers de soldats américains sur son sol.

Cette opération, baptisée « Bouclier du Désert », a conduit à la création, sous l’égide des États-Unis, d’une vaste coalition anti-iraquienne. Washington avait fait en sorte que la Syrie de Hafez Al-Assad et l’Egypte de Hosni Moubarak rejoignent cette coalition, misant sur la profonde hostilité de ces deux autocrates envers Saddam Hussein, mais aussi sur la volonté de Damas et du Caire de rivaliser avec Bagdad sur l’échiquier moyen-oriental. Le dictateur irakien a réagi en se posant en champion de la cause palestinienne face à la répression par Israël de l’Intifada, le « soulèvement » de Gaza et de la Cisjordanie occupée depuis 1967.

Saddam Hussein pourrait en effet dénoncer le « double standard » d’une mobilisation d’inspiration américaine contre l’occupation du Koweït, même si les États-Unis avaient accepté la persistance de l’occupation israélienne des territoires palestiniens tout au long d’une génération. Mais les délires de la propagande irakienne masquaient mal la volonté de Bagdad de desserrer l’étau de la coalition menée par Washington, en impliquant Israël dans la crise et en piégeant ainsi la Syrie, l’Egypte et l’Arabie.

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