Kostadin, « le chef des mendiants », est sévèrement condamné à Genève

Publié le 2 mai 2024 à 14h33 / Modifié le 2 mai 2024 à 14h37

C’est ce qu’on appelle une motivation débordante. Le procès pour traite d’êtres humains, impliquant une famille de mendiants bulgares, s’est terminé ce jeudi à Genève avec un verdict sans équivoque. Kostadin, coupable d’avoir été à la tête d’une « entreprise organisée » visant à exploiter sans vergogne des Roms encore plus précaires que lui, a été condamné à 7 ans de prison. Son fils, Todor, qui a suivi ses traces, a été condamné à 3 ans et demi. Quant à Gergina, l’épouse complice, qui a participé à la récolte d’argent et à la surveillance, elle s’en sort avec une peine de 2 ans avec sursis. Dans son jugement, le Tribunal pénal souligne la gravité de cette atteinte à la liberté et à l’autodétermination de personnes particulièrement vulnérables.

Après les vifs débats de la semaine dernière, la décision est tombée comme un coup de massue sur les trois accusés qui plaidaient pour l’essentiel leur acquittement. Hormis un seul point de détail, tous les faits reprochés dans l’acte d’accusation sont retenus et les personnes concernées sont reconnues coupables de traite des êtres humains par le commerce, de blanchiment d’argent (pour avoir transféré des milliers de francs à l’étranger) et de séjour irrégulier. Kostadin est également coupable de dénonciation calomnieuse pour avoir faussement accusé son plus jeune fils des pires turpitudes. Ce même fils qui a mis en cause son père et est devenu plaignant. Un cas rare, souligne le tribunal, surtout au sein d’une population où les liens familiaux sont très importants. Selon les juges, ce garçon n’a pas exagéré et n’a reçu aucune promesse ni avantage en échange de sa déclaration.