Champions Cup – La Rochelle, un foutu roi déchu sur la pelouse du Leinster

Champions Cup – La Rochelle, un foutu roi déchu sur la pelouse du Leinster
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Les doubles champions en titre de la Champions Cup sont tombés à Dublin après un match dominé de la tête et des épaules par le Leinster (40-13). Une issue logique aussi, compte tenu de la saison maritime. Il faut maintenant se lever.

Pour tout roi, tomber de son trône est une échéance redoutée mais inévitable. C’est encore plus douloureux lorsque le souverain déchu tombe de haut. Après un règne épique et mémorable de vingt-trois mois, leLe Stade Rochelais a dû renoncer à sa couronne au stade Aviva, celui-là même où il a mené sa plus célèbre conquête. Dans un certain sens, la cathédrale irlandaise était peut-être le lieu le plus approprié pour un transfert de pouvoir.

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Au-delà du verdict d’aujourd’hui, le cours des événements a accru la douleur des Maritimes, nettement en deçà de leurs principaux rivaux lors de ces énièmes retrouvailles au sommet. Il n’y a pas un seul domaine où ils ont été en position de force, qu’il s’agisse de rucks, de mauls, de stratégie, d’exécution technique… Cela arrive même aux meilleurs. Samedi soir, alors qu’il tentait de mettre des mots sur son ressenti, dans les couloirs de l’Aviva, Grégory Alldritt est apparu doublement marqué, par l’observation et le résultat. “C’est très, très dur, murmura le capitaine, battu et abattu. Comme vous le savez, cette Champions Cup était un objectif important pour nous. S’arrêter en quarts et de cette manière, ce n’était pas ce que nous imaginions ni ce que nous voulions. A ses côtés, Ronan O’Gara a avoué l’évidence et s’inclina volontiers devant la supériorité de cet adversaire pas comme les autres : « Quand c’est un match serré, on a toujours beaucoup plus de regrets mais on a bien vu que l’équipe dominante était en bleu. J’ai eu la chance d’être ici en tant qu’entraîneur victorieux, alors quand ça ne marche pas pour toi un autre jour, tu ne peux pas blâmer l’arbitre, tes joueurs… Parfois, il suffit de dire : “Bravo Leinster.” Leur plan a été très bien exécuté, ils étaient plus précis, plus rapides, plus frais. Venant d’un enfant de Cork qui a fait sa carrière à Limerick, le compliment est un hommage.

Un renouveau contrarié

L’armada irlandaise domine La Rochelle d’autant que sa réalité actuelle le rattrapait. Il ne suffit donc pas d’enfiler la tenue jaune et noire une fois le printemps européen arrivé pour retrouver vos super pouvoirs et votre invincibilité. Les doubles champions en titre ont été les premiers à se rendre compte de cette vérité élémentaire. Pendant des semaines, voire des mois. « Nous sommes capables du meilleur et du pire, » évoquait Grégory Alldritt en mars. Nous connaissons notre plus grand ennemi : c’est nous-mêmes. Nous devons atteindre de nouvelles normes et les maintenir. Parmi ces axes de progrès, les Maritimes ne cessent d’afficher, depuis l’été dernier, leur ambition d’aller vers “un jeu plus total”, comme l’affirmait Rémi Tales dans ces colonnes. Évoluer pour ne pas stagner. Et pour continuer à surprendre là où on les attend le moins : “Quand ils nous affrontent, on sait que les adversaires veulent se comparer à notre pack, était le numéro 8 international. C’est une révélation pour eux. Et ils se préparent en conséquence.

Ni la connaissance ni la vigilance n’empêchent le danger. Et les bonnes intentions ne garantissent rien. La volonté de se renouveler, aussi louable et nécessaire soit-elle, s’est jusqu’à présent heurtée à des vents contraires venant de toutes parts : absence de dizaines d’acteurs internationaux pendant des dizaines de semaines, vagues continues allant des blessures, à la mauvaise forme ou à la crise de confiance. des cadres censés être les garants du projet, à l’impossibilité de pouvoir travailler en permanence avec les mêmes hommes… Le changement n’était pas pour tout de suite. Au terme d’une saison moyenne, dans les résultats – avec 13 victoires sur 26 matches toutes compétitions confondues… – comme dans le contenu, un succès samedi aurait frisé le miracle. Encore plus avec 20 000 bornes dans les jambes.

On a su se relever après les échecs

Après trois saisons pleines, marquées par l’incroyable bagatelle de cinq finales en six compétitions, le Stade Rochelais va devoir se remettre de cette élimination prématurée. Pour être un grand club, il faut savoir gagner mais aussi savoir gérer les lendemains de défaite. Capitaine engagé, Grégory Alldritt ne doute pas un instant de la capacité à remobiliser ses troupes, devant désormais se battre jusqu’au bout pour obtenir leur place dans les six du championnat : « Il faudra d’abord digérer et accepter ce genre de revers en quarts de finale. Et puis, on n’a jamais gagné le Top 14, donc la motivation va revenir toute seule. On a su se relever après plusieurs échecs, on a encore en tête celui de la finale du championnat l’an dernier. La motivation est là. Le groupe souhaite revivre des moments comme ceux des deux dernières saisons. “ Cet état d’esprit constituera la meilleure base pour rebondir. Il en faudra évidemment plus, beaucoup plus pour éviter de connaître de nouvelles frustrations en championnat, même si peu d’équipes – une seule, sûrement, appelée Toulouse – sont capables d’égaler l’adversité du Leinster.

C’est la mission de Ronan O’Gara, en tant que stratège et psychologue : « La beauté d’être en France, c’est que le Top 14 est un monument. On va tourner la page car le club n’a jamais remporté de Shield. C’est l’un de nos objectifs à tous, mais il faut d’abord avoir un plan et s’assurer que l’appétit est là. Mes garçons sont un groupe spécial, capables de jouer un rugby incroyable mais nous n’avons pas trouvé notre rythme. Je dois découvrir pourquoi, et nous devons nous en assurer. que nous serons meilleurs la prochaine fois que nous jouerons à nouveau, c’est-à-dire samedi contre Castres, à 15 heures. Après la performance sans précédent du Cap et le sommet tant attendu de Dublin, le retour à la réalité s’annonce très dur.

 
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