Ces articles éco-responsables que l’on surconsomme

Combien de bouteilles d’eau, de sacs réutilisables ou d’accessoires pour le déjeuner traînent dans votre maison ? Beaucoup ? Vous n’êtes pas les seuls. Ces objets, vendus comme plus écologiques que leurs homologues en plastique, s’accumulent souvent dans nos tiroirs. Pourquoi surconsommons-nous des objets censés durer toute la vie ?


Publié à 02h41

Mis à jour à 6h30

Bouteilles d’eau réutilisables

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTOS GETTY IMAGES

L’époque des bouteilles d’eau en plastique est (presque) révolue. Beaucoup de gens ont une bouteille qu’ils emportent partout. Et l’habitude est bien ancrée. En 2021, neuf ménages canadiens sur dix comptaient au moins un membre qui utilisait sa propre bouteille d’eau, selon Statistique Canada.

Les entreprises ont remarqué la popularité de ces versions réutilisables, dont le dernier chouchou des amateurs de gourdes et de gobelets : Stanley. Son modèle Quencher s’est vendu à plus de 10 millions d’exemplaires et les revenus de l’entreprise sont passés de 73 millions de dollars en 2019 à 750 millions de dollars en 2023, selon une projection de CNBC.

Mais comment se retenir face aux nouvelles couleurs, aux nouveaux formats et modèles de flacons qui apparaissent presque chaque semaine ? « Une seule bouteille pourrait faire l’affaire, mais nous sommes constamment en demande », explique Amélie Guèvremont, professeure titulaire au département de marketing de l’ESG UQAM. Il y a toujours des désirs des consommateurs. »

« Une bouteille d’eau, ce n’est pas grave d’en acheter une. Ce n’est pas le garder et en acheter d’autres qui est sérieux », explique Mélissa de La Fontaine, cofondatrice de la coopérative Incita et conseillère et animatrice en mode de vie zéro déchet.

Selon une étude Quantis commandée par Nestlé en 2010, une nouvelle bouteille en aluminium devrait être utilisée 10 à 20 fois pour compenser son impact environnemental par rapport à celui d’une bouteille en plastique (à usage unique) commercialisée comme durable.

On sous-estime souvent les ressources nécessaires à la fabrication de l’objet et son cycle de vie. Les bouteilles réutilisables en aluminium, en plastique et en acier produisent environ 1,5 kg d’équivalent dioxyde de carbone, selon l’étude de Quantis et Nestlé. La bouteille en plastique (à usage unique) émet un peu moins de 0,15 kg d’équivalent dioxyde de carbone. « Les objets réutilisables ont une empreinte environnementale plus importante que les objets à usage unique. Il deviendra compétitif lorsqu’il sera utilisé sur plusieurs années », explique Mélissa de La Fontaine.

Accessoires de déjeuner

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTOS GETTY IMAGES

Pailles en acier inoxydable, sacs à collations réutilisables, contenants à lunch dans toutes les tailles et designs possibles. Les accessoires pour le déjeuner ne manquent pas dans les boutiques. Ces objets sont valorisés alors qu’on nous dit de réduire nos déchets, notamment les emballages individuels qui règnent dans les rayons snacks.

Alexandra Perreault se souvient que lorsqu’elle s’est lancée dans le mode de vie zéro déchet, elle avait acheté plusieurs de ces articles, notamment pour la cuisine et le déjeuner, qui se sont finalement révélés inutiles. «J’ai acheté des pailles réutilisables et j’étais fier de les exhiber, mais finalement, je les ai utilisées quatre fois», raconte le président du Mouvement zéro déchet de Longueuil. En plus, j’avais déjà des pailles à la maison, donc ça crée un autre type de déchets. »

« J’ai des sacs réutilisables de type Ziploc, mais je ne dirais pas aux gens de courir les acheter si on ne sait pas si on va les utiliser », explique Mélissa de La Fontaine. La question est : « Allez-vous réellement les utiliser et avez-vous besoin de 14 versions de la même chose ? » »

Certains accessoires ne compensent même jamais leurs impacts environnementaux malgré le nombre d’utilisations. C’est le cas des pailles de bambou et des wraps à la cire d’abeille. Une étude publiée en 2021 dans leRevue internationale d’évaluation du cycle de vie ont conclu que ceux-ci avaient une incidence plus élevée que leurs homologues en plastique – même lorsqu’ils étaient utilisés plusieurs fois – en raison du lavage manuel requis après chaque utilisation.

Sacs réutilisables

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTOS GETTY IMAGES

Les sacs réutilisables, petits et grands, s’accumulent sûrement dans votre voiture ou vos placards. Sans parler des sacs d’épicerie, que l’on oublie parfois en arrivant à destination, ce qui nous oblige… à acheter davantage.

« Il existe des sacs avec des éditions spéciales, avec des dessins par exemple de designers ou d’artistes locaux. C’est vraiment joli, mais ça donne envie de le manger », estime Amélie Guèvremont. En plus d’être un accessoire de mode, le sac réutilisable est devenu un incontournable pour les consommateurs responsables qui ne devraient jamais magasiner sans lui, affirme le professeur.

Alexandra Perreault s’est laissée tenter, il y a quelques années, par les sacs à vrac, qui remplacent les petits sacs de plastique pour emballer les fruits et légumes à l’épicerie. Une sorte de leurre, selon elle, puisqu’elle n’utilisait pas plus de sacs en plastique que de sacs à vrac lors de ses courses.

Un sac en coton, par exemple, devrait être utilisé au moins 7 100 fois pour être une alternative véritablement écologique au sac en plastique classique, selon une estimation de 2018 de l’Agence danoise de protection de l’environnement, en raison des grandes quantités d’énergie et d’énergie. l’eau nécessaire à sa production et son effet sur la couche d’ozone. Les sacs en coton sont également difficiles à recycler, ce qui réduit leurs qualités environnementales.

De 7 000 à 29 000 litres d’eau

Nombre de litres d’eau nécessaires pour faire pousser 1 kg de coton

Source : Fonds mondial pour la nature

Ce qu’il faut faire ?

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTOS GETTY IMAGES

« Il est difficile d’aller à contre-courant du marketing. Le marketing est très très fort, il est puissant», concède Alexandra Perreault, qui estime que le mouvement zéro déchet a peut-être été repris par les entreprises pour vendre de nouveaux objets.

Mélissa de La Fontaine parle sans détour de « reformater » son cerveau pour penser autrement. Il faut d’abord prendre conscience de nos habitudes d’achat et de nos besoins, dit-elle, et ensuite se demander si nous avons vraiment besoin du nouvel objet écologique à la mode.

Alexandra Perreault suggère de fouiller d’abord votre maison pour voir si vous n’avez pas déjà quelque chose qui pourrait remplir la fonction souhaitée. Sinon, vous pouvez emprunter l’article souhaité. On peut également regarder le côté utilisé avant de s’intéresser au côté neuf. Mais il ne faut pas viser la perfection, rappelle-t-elle. Nous procédons étape par étape.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Israël et le Hamas s’accusent mutuellement de saboter les pourparlers
NEXT Course à l’or d’Amstel. A quelle heure et sur quelle chaîne regarder la classique ardennaise ? – .