Entre la France et le Rwanda, une réconciliation inachevée

Entre la France et le Rwanda, une réconciliation inachevée
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© Julien Muguet pour Le Monde, Kigali, Rwanda le 27 mai 2021 – Visite du Président de la République, Emmanuel Macron au Rwanda. Au Mémorial du Génocide de Kigali, un militaire salue le président après avoir déposé une couronne de fleurs sur un support reposant sur l’une des fosses communes. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »

Dimanche 7 avril, le président de la République, Emmanuel Macron, ne sera pas à Kigali à la tribune d’honneur lorsque son homologue rwandais, Paul Kagame, allumera la flamme du souvenir au Mémorial de Gisozi pour marquer les 30 ans du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994. A cette époque, le chef de l’Etat français rendra hommage, en Haute-Savoie, aux résistants français sur le plateau des Glières pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a fait la même chose il y a cinq ans.

A défaut d’être présent, le président de la République s’exprimera dimanche [7 avril] par une vidéo qui sera publiée sur ses réseaux sociaux», a indiqué l’Elysée. « Le chef de l’Etat, selon “éléments” envoyé à la presse sur WhatsApp, jeudi 4 avril, rappellera notamment que Lorsque commença la phase d’extermination totale contre les Tutsi, la communauté internationale avait les moyens de connaître et d’agir, par sa connaissance des génocides que nous ont révélés les survivants des Arméniens et de la Shoah, et que la France, qui aurait pu arrêter le un génocide avec ses alliés occidentaux et africains, mais sans en avoir la volonté. » Pour la présidence, cette démarche s’inscrit dans la continuité du travail mémoriel initié lors de l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017.

A Kigali, le 27 mai 2021, le chef de l’Etat français avait, dans un discours historique, reconnu la « une responsabilité écrasante [de la France] dans une spirale qui a conduit au pire », mais sans aller jusqu’à évoquer une quelconque « culpabilité » ou « complicité ». Des mots qui ne sont toujours pas utilisés. En soulignant l’absence d’intention d’arrêter le génocide, le chef de l’État rappelle néanmoins l’incapacité des opérations militaires françaises au Rwanda à empêcher la commission de crimes, l’apathie américaine lors des massacres et l’insuffisance des Nations Unies. qui a retiré la quasi-totalité de ses soldats de maintien de la paix.

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En privé, plusieurs diplomates français remettent en question l’agenda du président français. « Pourquoi ne pas venir à Kigali pour ce moment historique où il est le président français qui a relancé les relations bilatérales franco-rwandaises dès son élection en 2017 ? », demande l’un d’eux. Son absence serait-elle le signe d’une légère tension entre les deux pays après ce que plusieurs responsables n’ont pas hésité à qualifier de ” voyage de noces “ ?

Interrogé sur cette absence, Paul Kagame a feint l’indifférence, dans un entretien publié le 25 mars par le média spécialisé Jeune Afrique : ” Ils [les Français] peuvent décider de ne pas venir du tout ou d’envoyer qui ils veulent. » « Ils » seront là, à haut niveau, représentés par le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, et Hervé Berville, le secrétaire d’État à la Mer, né au Rwanda. En janvier, Paul Kagame avait adressé une invitation à son homologue français.

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