Sébastien Lecornu, ministre des Armées, envisage des « réquisitions » pour le secteur de l’armement dans le contexte des guerres en Ukraine et à Gaza

Sébastien Lecornu, ministre des Armées, envisage des « réquisitions » pour le secteur de l’armement dans le contexte des guerres en Ukraine et à Gaza
Descriptive text here
>>
Canons César stockés dans l’usine Nexter, à Bourges (Cher), le 4 juillet 2022. GUILLAUME SOUVANT / AFP

Pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé mardi 26 mars qu’il envisageait sérieusement d’envoyer « réquisitions » aux industriels du secteur de l’armement, afin d’accélérer la production d’un certain nombre d’équipements jugés cruciaux.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La mer Rouge sous le feu des Houthis, en cartes

Ajouter à vos sélections

Des décisions pourraient être prises dans ce sens “dans les prochaines semaines”a ajouté le ministre à l’occasion d’une conférence de presse sur le thème de l’économie de guerre, organisée de manière insolite à Paris, à l’état-major des armées, en présence de tous les chefs d’état-major.

La nécessité d’augmenter l’aide militaire à l’Ukraine, dans une situation difficile sur le terrain, mais aussi les tensions en mer Rouge liées aux répercussions de la guerre entre Israël et le Hamas, avec une marine française qui intercepte désormais régulièrement des missiles et des drones tirés par les Houthis – soutenus par l’Iran – sont les principales causes de ces annonces. Depuis le début de la participation de la France, fin 2023, aux opérations de sécurisation du trafic maritime en mer Rouge, quelque vingt-deux missiles Aster ont été tirés par des navires français. Un rythme qui met sous ” tension ” stocks navals, a reconnu le ministre des Armées, même si les chiffres ne sont pas publics.

Imposer des « stocks minimums »

Les réquisitions peuvent concerner « personnel, stocks ou outils de production », a précisé M. Lecornu. Ainsi, le ministre espère pouvoir « à prioriser » certaines lignes de production, comme le permet de manière plus souple la loi, depuis la réforme du régime de réquisition introduite dans la dernière loi de programmation militaire, votée en juillet 2023 et qui prévoit les dépenses militaires jusqu’en 2030.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Guillaume Faury : « Il est redevenu légitime de financer le secteur de la défense »

Ajouter à vos sélections

« Si, parfois, les cadences de production sont trop lentes, c’est parce qu’on est tenté de fonctionner à flux tendu et de ne pas disposer de stocks suffisants de matières premières ou de composants, pour éviter d’immobiliser des liquidités pour constituer ces stocks »a justifié le ministre. “Mais après deux ans de guerre en Ukraine, il est impensable que l’industrie de défense ne poursuive pas sa transformation”a-t-il ajouté, en menaçant notamment d’imposer « stocks minimaux » aux industriels.

Dans le collimateur de M. Lecornu se trouvent à la fois la fabrication d’obus de 155 millimètres, dont l’Ukraine a cruellement besoin, et l’ensemble des moyens de défense sol-air des armées, aujourd’hui extrêmement limités. Une commande importante de 200 missiles Aster a par exemple été passée en janvier 2023, pour un montant de 900 millions d’euros, mais leur livraison n’est pour l’instant prévue que pour 2026. Pourtant, depuis de nombreux mois, le ministre plaide pour un raccourcissement du délai. délais de quarante à dix-huit mois. Il envisage donc aujourd’hui de demander aux sous-traitants de MBDA – l’un des nœuds du retard – de donner la priorité aux commandes militaires par rapport à celles qu’ils pourraient autrement avoir à des fins purement civiles.

Il vous reste 40,36% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT circonstances tragiques qui rappellent l’affaire Lucas Tronche