la violence domestique aux yeux d’un enfant

Son texte a ému tout le monde. Il a participé au succès de la soirée de gala Mission Locale, le 3 décembre dernier, à L’Atelier à spectacle. La chanson de Mirsa, C’est fini, s’inscrit dans la lignée de la lutte contre les violences faites aux femmes qui s’inscrit dans les combats de Mina Daoudi, directrice de la Mission Locale. Samir Belkhiri alias Mirsa lorsqu’il est sur scène raconte ce texte singulier, écrit comme un cri du cœur.

Dans quelles circonstances avez-vous écrit cette chanson ?

Mina Daoudi m’a demandé d’assurer la coordination artistique du gala. Pour élargir l’offre, je lui ai proposé d’écrire une pièce et de la jouer. Je me suis enfermé dans mon atelier de Saint-Lubin-des-Joncherets pour écrire quelque chose de mélancolique sur un sujet très dur. C’est ainsi que m’est venu ce texte qui met la mère au centre du sujet.

Avez-vous déjà abordé le thème des violences conjugales dans vos œuvres ?

J’ai déjà écrit sur ce thème. Le dernier article que j’ai écrit sur le sujet parle du fémicide mais du point de vue de l’auteur, de l’homme qui a tué sa femme.
Ce n’est pas fini, pas finalisé car de ce point de vue, je suis à la limite. Cela nécessite une écriture très fine, pesant chaque mot pour ne pas offenser et surtout ne pas donner le sentiment qu’on excuse mais plutôt essayer de convaincre les hommes que la violence est inacceptable.

Vous travaillez avec Soprano qui vient lui-même de sortir un album et dit ne pas vouloir parler du point de vue des femmes, en cela vous êtes d’accord.

Je travaille fréquemment avec le manager de Soprano et il m’a demandé de faire la première partie de ses concerts. Son album Emprise évoque ce thème majeur de notre société. Et c’est vrai que les femmes n’ont pas besoin de se mettre à leur place pour mener leur combat.

Les femmes sont fortes, souvent plus fortes que les hommes. Dans le texte de la Mission Locale, j’ai donc choisi de parler du point de vue de l’enfant, du fils qui parle à sa mère. Dans notre pays, la mère a une place centrale dans la famille, elle est indispensable. D’où ce texte qui allie souffrance, tendresse, admiration et encouragement.

Nous arrivons à une autre facette des violences domestiques, la souffrance des enfants, l’avez-vous remarqué ?

J’ai beaucoup travaillé auprès des jeunes à la Mission Locale, dans des centres de loisirs pour adolescents et au collège où j’étais assistant d’éducation.
On croise parfois des jeunes très en colère qui retournent leur violence contre eux-mêmes ou contre les autres parce qu’ils vivent des situations de violence chez eux.

Souvent, ils n’ont ni les mots ni les capacités d’écoute qui leur permettraient de s’en sortir. C’est aux adultes de les entendre, de les écouter, de leur tendre la main pour qu’ils ne se sentent pas abandonnés.

Leur désarroi, je l’exprime dans les premiers mots de mon texte : « Et je ne comprends pas pourquoi le monde va si mal, pourquoi maman pleure… ».

Avez-vous d’autres projets de ce type en cours ?

J’aimerais revisiter mon texte Femicide pour le mener à bien.
Mais je veux aussi écrire sur le thème du harcèlement scolaire. C’est un phénomène qui a tendance à se multiplier, qui touche beaucoup de jeunes et qui me touche beaucoup. Je veux participer à la lutte contre ce fléau par des textes en donnant des clés à tous ces jeunes qui doivent construire un monde vivable et plus fraternel.

 
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