Depuis Mouthiers, le radioamateur entre en contact avec le monde entier

Depuis Mouthiers, le radioamateur entre en contact avec le monde entier
Depuis Mouthiers, le radioamateur entre en contact avec le monde entier

« Un bon radioamateur est celui qui sait écouter », confie Alain Mesnier dans son atelier. Le monastérien sait de quoi il parle puisque, depuis son adolescence, les contacts radio sont sa véritable passion. Ce matin-là, comme chaque mercredi à 10 heures, il effectuait des contacts hebdomadaires avec la préfecture de Charente dans son atelier, devant l’une de ses gares.

« Il y a des pays qu’on ne contacte plus, comme l’Afghanistan, depuis l’arrivée des talibans. »

« Il s’agit d’une connexion rapide, mais nécessaire pour vérifier la qualité des équipements, car le réseau radioamateur peut jouer un rôle important dans la société civile. Nous sommes le réseau complémentaire de sécurité et nous faisons partie de l’Adrasec (association départementale des radioamateurs au service de la sécurité civile). Nous sommes une vingtaine d’adhérents en Charente, tous bénévoles. »

Alain Mesnier a transmis ce message depuis l’émetteur qu’il utilise pour tout ce qui touche aux liaisons nationales. Puis il s’assoit devant un deuxième émetteur qui permet les contacts avec tous les autres pays. Dans un cadre se trouve son certificat d’opérateur, qui date de 1966, accompagné de son identifiant : F6ANA, remis une fois pour toutes.

Dans son atelier, côte à côte, sont alignés les différents émetteurs qu’il utilise depuis la toute première fois où, encore adolescent, il découvrait les ondes courtes. « En , nous sommes actuellement environ 15 000. Ce qui est relativement peu comparé à l’Angleterre ou à l’Allemagne. »

Une antenne de 18 mètres

Pour améliorer les contacts qui transitent par les satellites, en plus de l’antenne externe qui mesure 18 mètres de haut, il a installé une antenne parabolique dans son atelier. « Le nouveau satellite, envoyé par le Qatar, permet une couverture de toutes tailles, de la plus proche à la plus éloignée. »

Alain Mesnier passe 2 à 3 heures d’écoute chaque jour et, pour converser, il utilise l’anglais qu’il connaît bien, mais aussi l’espagnol d’Amérique du Sud. Quand ces deux langues ne lui suffisent pas, il utilise le code Morse : il avait commencé à l’apprendre avant de partir à l’armée. Mais c’est là qu’il termine : « Il fallait être capable de prendre 1 200 mots/heure. »

Au total, 340 pays peuvent être contactés, selon la liste officielle. Certains ont disparu, au gré des évolutions de la carte politique du monde, ce qui fut le cas des deux Allemagnes lors de la chute du mur de Berlin.

« Et puis, il y a des pays qu’on ne contacte plus, comme l’Afghanistan, depuis l’arrivée des talibans, alors qu’avant on le pouvait. En Corée du Nord, il y a eu des contacts très brefs, mais avec le Liban ou la Russie, malgré les conflits actuels, j’ai des échanges, ainsi qu’avec l’Ukraine. »

Alain Mesnier garde tous ces contacts sous forme de QSL, petites cartes de remerciement, qu’il collectionne dans de grands albums, avec des raretés comme l’île Pitcairn, célèbre pour les rebelles du Bounty, ou l’île Peter, en Antarctique lors d’une expédition unique.

« J’ai 50 000 QSL qui représentent toute ma vie de radioamateur. » Avec le très précieux Bhoutan, contact qu’il a créé et où il a été invité à découvrir le pays.

 
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