« J’ai vendu plus que Michel Sardou à l’époque »

« J’ai vendu plus que Michel Sardou à l’époque »
« J’ai vendu plus que Michel Sardou à l’époque »

“Tu es mon bonheur. Jour après jour et pour toujours Angélique. Tu es mon bonheur. Nuit après nuit et pour la vie, Angélique. Si Christian Vidal ne vous dit rien, son titre Angélique résonne encore aujourd’hui dans de nombreuses têtes.

Toujours fringant aussi à 73 (même si un peu dur sur la feuille “à cause de la musique, j’ai un peu perdu l’audition»), le chanteur star bruxellois des années 70 sera en concert le 5 mai à 17h au centre culturel d’Auderghem. (Billets de 36,5 € à 41,5 € : www.ccauderghem.be ou via 02.660.03.03) Pour ce concert au profit du Rotary Bruxelles et de l’asbl La Maison Bleue à Jette, il sera accompagné de Morgane, célèbre choriste de Claude Barzotti connue pour sa participation au concours Eurovision en 1992 avec le titre Nous voulons des violons, écrit par Rita. “Je n’ai jamais chanté avec elle auparavant mais nous chanterons des standards de variétés, en anglais et en français, explique celui qui a fait partie de la famille Guy Lux, Midi Première ou encore La chance aux mots de Pascal Sevran et 10 qu’on’aime sur RTL-TVi mais “pas celui de Michel Drucker car c’est plus compliqué d’être invité sur son canapé.” « Avec Morgane, nous partagerons également un duo, avant de terminer avec Merci pour la musique, d’ABBA, pour remercier les gens.

En concert, « Angélique » est-elle devenue un incontournable ?

» Évidemment, Christian Vidal, c’est Angélique. C’était mon premier coup. À l’époque, on les appelait des plaques. Nous ne parlions pas de disques, nous disions : « Combien de disques avez-vous vendus ? Avec mon premier titre, ‘Un peu de sympathie’, nous avions déjà vendu 18 045 exemplaires chez Vogue. Mais c’était déjà sympa. Et puis on m’a proposé Angélique. Et là, on a dépassé les 1,6 millions d’exemplaires. J’étais numéro 1 au Japon, aux Pays-Bas, etc. Nous avons vraiment eu un titre très vendeur. On a vendu plus que Michel Sardou à l’époque qui venait de sortir “La Maladie d’Amour”. Ce succès a lancé le petit artiste que j’étais. Et ça marche toujours ! »

Cela ne vous dérange-t-il pas d’être parfois réduit à ce titre ?

« Non, ce qui me dérange, c’est que ce n’est pas moi qui ai écrit la chanson mais mes amis Armath et Albin ! Ils n’en parlent pas beaucoup mais ce hit a été une très bonne opération pour nos amis (rires) ! Une nouvelle maison, une piscine, etc. Non, mais j’aurais préféré écrire aussi “Born to be living” de Patrick Hernandez (sourire) ! Il vit encore aujourd’hui de son hit, en royalties. Moi non mais cela me permet quand même d’apparaître à la télé, notamment sur France 3 ou avec Michel Pruvot dans “Sur un air d’accordéon” (WEO) et d’avoir du travail. Ce n’est déjà pas si mal… Les années 70, c’était une autre époque. Avant, on vendait des disques. Il faut maintenant passer au charbon. »

Quel regard portez-vous sur l’industrie musicale actuelle (streaming, etc.) ?

« Elle a fini. Et je suis nul avec la technologie, Facebook… déjà, les ordinateurs, c’est pas mon truc. Et puis, je ne sais pas comment ces gens sont payés actuellement. Quand tu as un titre sur YouTube, il n’y a pas de paiement… Je ne sais pas du tout comment ça marche… Je ne sais pas où va l’argent… Je veux dire que, quelque part, on ne comprend plus le système. Nous sommes hors du coup. Avant, on savait que si on vendait un disque, on savait qu’on allait toucher des royalties ou des droits d’auteur. Ici, nous ne savons rien.

Vous avez également ouvert une école de chant (Le Petit Podium à Bruxelles), écrit un roman (La maison du voyage astral) et touché au théâtre (Méridien). Et ça ?

« Quand les ventes diminuent, les producteurs le font sentir… Alors je suis allé au théâtre et j’ai suivi des cours au conservatoire d’Anderlecht avec Paul Florian et Jean Hayet (NDLR : Madame Chapeau dans Bossemans et Coppenolle). Ensuite j’ai joué Feydeau, Labiche et Sauvageon. Mais il vaut mieux avoir 30 ans et avoir une bonne mémoire. Cependant, ce fut une très belle expérience. Le Petit Podium a aussi été un très bon moment. Cela m’a permis de rester en contact avec le monde artistique et de continuer à chanter. Chaque année, je revois mes anciens élèves et nous allons manger ensemble.

Dans les années 2000, on vous a contacté pour participer à des tournées Âge tendre et tête en bois. Pourquoi as-tu refusé ?

« J’ai eu un problème avec un garçon jaloux… et il y en a beaucoup. Ce type, Michel Orso, avait aussi une chanson qui s’appelait Angélique à son répertoire et qui était un des piliers de la tournée donc on m’a dit que c’était compliqué… Je suis ensuite allée le voir et il n’a pas du tout chanté Angélique sur scène, il n’a chanté que Bécaud ! Mais je me suis mis à sa place, mon Angélique était plus connue que la sienne… Donc, il ne m’aimait pas (rires) et il a un peu bloqué ça. Mais ce n’est pas grave… Si je n’ai pas fait cette tournée, c’est parce que je n’aurais pas dû la faire.

Et aujourd’hui, vous pensez à la retraite ?

« J’aimerais arrêter pour mes 75 ans, gagner au Loto et prendre de grandes vacances… (rires) ! Mais à 75 ans, oui, j’arrêterai. Je ne veux plus courir après les galas. Car après, on tire tellement sur l’élastique qu’il finira par céder. Il suffit de rester aussi longtemps que les gens veulent vous voir.

Un concert au profit de La Maison Bleue

« Nous venons de fêter nos 5 ans donc nous sommes encore en évolution, explique Laurent Vranckx, chef de cabinet de l’établissement qui accueille une vingtaine de résidents adultes handicapés mentaux. Le Life Center, à l’origine de ce projet, n’accueillait les gens qu’en journée. Et le problème des personnes déficientes, c’est le vieillissement de leur entourage ou leur disparition. Ils ne savaient donc plus comment s’en occuper. Le Centre a donc eu l’idée de leur créer un toit. Et notre objectif aujourd’hui est de garantir la meilleure vie aux personnes que nous accueillons.

Les bénéfices du concert de Christian Vidal et Morgane seront ensuite affectés à l’agrandissement des lieux. “Nos locaux ne sont pas assez grands pour accueillir 20 résidents plus d’autres personnes en journée, déplore Laurent Vranckx. Nous comptons donc investir dans d’autres locaux. Mais comme moi, vous connaissez le prix de l’immobilier à Bruxelles… En espérant donc, grâce aux bénéfices de ce concert, accueillir davantage de monde.»

 
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