Fin de partie pour le créateur de l’application « Akha » qui signalait la présence de contrôleurs sur les réseaux de transports en commun franciliens.
Selon les informations du Point, l’informaticien de 26 ans, sans casier judiciaire, a été interpellé cette semaine à son domicile puis placé en garde à vue par les enquêteurs de la Brigade anti-cybercriminalité de la sous-direction cyber et financière. de la police judiciaire parisienne.
Le jeune homme, basé dans les Yvelines, a d’abord affirmé que le mot « Akha » n’avait pas de signification particulière. « Akha » signifie « attention » en arabe. Sur LinkedIn et Instagram, le fondateur de l’application pour smartphone revendique plus de 130 000 utilisateurs. L’application « permet aux utilisateurs de signaler rapidement et facilement tout problème rencontré lors de leurs déplacements, comme une panne d’équipement, des retards ou un comportement inapproprié ».
Plaintes d’IDFM et de la RATP
En effet, la plupart des signalements des utilisateurs consistaient à signaler la présence d’équipes de contrôleurs RATP ou SNCF. L’informaticien aurait fini par reconnaître que c’était la seule raison pour laquelle il avait créé son application.
A l’issue de sa garde à vue, l’administrateur a été présenté à un magistrat du tribunal judiciaire de Paris en vue d’une convocation pour reconnaissance préalable de culpabilité prévue en mars prochain.
La polémique autour de cette application est née il y a près de 15 jours. Le syndicat des agents de sécurité de l’État FO-RATP (le GPSR) a lancé un message contre cette application de plus en plus populaire. « Quand vas-tu interdire cette application qui signale les contrôleurs sur le réseau ? Coût de la fraude de plus de 700 millions par an. » avait posté le syndicat sur le réseau X (anciennement Twitter).
-Le lendemain, Valérie Pécresse, la présidente d’Ile-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports, annonce porter plainte, tout comme la RATP. L’application « Akha » constitue une infraction pénale au sens du Code des transports.
Le code de la candidature est détruit et le nom de domaine est renseigné
La loi Savary de 2016 et l’article L2242-10 du Code des transports prévoient en effet que « le fait de diffuser, par quelque procédé que ce soit et quel que soit le support, tout message susceptible de signaler la présence des contrôleurs ou agents de sécurité employés ou mandatés par un opérateur de transport public de voyageurs est puni de deux mois d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende.
Très rapidement après le dépôt de la plainte, l’application a été supprimée du Google Playstore puis de l’App Store d’Apple.
Ce vendredi, Valérie Pécresse a réagi avec un message sur le réseau social
Les internautes qui avaient sauvegardé l’application sur leur mobile avant sa suppression des plateformes de téléchargement pouvaient encore y accéder en début de semaine. Mais ce vendredi, les reportages encore diffusés sur Akha sont devenus relativement « illisibles ». Les messages indiquant la présence de contrôleurs sont désormais affichés sur fond blanc et non plus sur la carte des réseaux de transports franciliens. Les enquêteurs ont détruit le code de l’application sur l’ordinateur de l’administrateur et le nom de domaine a été saisi.