Dans l’Indre, les dentistes serrent les dents face à l’insécurité

Dans l’Indre, les dentistes serrent les dents face à l’insécurité
Dans l’Indre, les dentistes serrent les dents face à l’insécurité

Vendredi 10 janvier 2025, en milieu d’après-midi, dans les salons feutrés de la préfecture de l’Indre, la signature d’une convention a marqué une avancée majeure pour la sécurité des chirurgiens-dentistes du département. Un partenariat inédit a été scellé entre le Conseil Départemental de l’Ordre des Chirurgiens Dentistes (CD 36), la gendarmerie et la police. Le but ? Dissiper un sentiment d’insécurité croissant chez ces professionnels de santé, parfois confrontés à d’intenses tensions dans leurs cabinets.

« Les praticiens de garde se retrouvent isolés, parfois confrontés à des comportements agressifs »

Avec seulement 71 chirurgiens-dentistes pour 234 000 habitants, l’Indre est l’un des départements les moins bien équipés en praticiens de . Selon le docteur Bruno Meymandi-Nedjad, président du CD 36, la rareté des professionnels aggrave les difficultés d’accès aux soins : « Cette tension se ressent dans les bureaux, notamment le week-end et lors des urgences. Les praticiens de garde se retrouvent isolés, parfois confrontés à des comportements agressifs, comme des menaces de mort. »

Même si les cas graves sont rares, le malaise est bien réel. “Ce sentiment d’insécurité peut devenir néfaste”il explique.

Une convention pour apaiser

L’accord signé prévoit des mesures concrètes. Les horaires des pratiquants en service seront communiqués à la police et des patrouilles pourront être dépêchées si nécessaire. Les dentistes peuvent également être inscrits dans le module SIP (Sécurité des interventions et demandes particulières de protection), une base de données permettant une intervention rapide.

Pour le préfet Thibault Lanxade, ces dispositions sont une réponse à une réalité complexe : « Cet accord est un moyen d’assurer la tranquillité des praticiens, indispensables dans un territoire déjà sous-financé. »

Former et prévenir

Au-delà de l’intervention directe, la convention met l’accent sur la prévention. Des formations sont organisées pour apprendre aux dentistes et à leurs assistantes à gérer des situations tendues, à adapter leurs locaux ou à envisager des mesures de sécurité, comme l’installation de sas ou de caméras. Ces astuces, déjà testées lors d’actions menées en 2024, ont rencontré un grand succès : « Les deux tiers des praticiens du département étaient présents, preuve que le besoin est réel »souligne le colonel Julien Faugère, du groupement départemental de gendarmerie.

Un signal pour l’avenir

Pour les autorités, l’enjeu va au-delà de la simple sécurité : il s’agit aussi de ne pas faire fuir les professionnels déjà en nombre insuffisant : « Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre davantageinsiste Faugère. La convention est là pour les rassurer et leur montrer qu’ils ne sont pas seuls. »

Le message semble passer. “Nous savons désormais que s’il y a un problème, il y aura une réponse rapide”se réjouit Meymandi-Nedjad.

 
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