Depuis près de cinq ans, le programme Émile fonctionne en Lozère. Il permet aux personnes en situation de mal-logement en Île-de-France de s’installer dans des départements où l’accès au logement social et à l’emploi est plus facile. Laëtitia Plo et Frédéric Salvetti, de l’association Aurore, sont chargés de l’accompagnement.
Lancé en 2019 par la Délégation interministérielle au logement et à l’accès au logement, le programme Émile est dédié aux personnes en situation de mal-logement en Île-de-France, et plus récemment à Lyon. Neuf départements français rejoignent le programme.
En Lozère, Laëtitia Plo et Frédéric Salvetti, salariés de l’association Aurore, sont aux commandes de ce programme. L’association Aurore s’occupe de diverses problématiques autour de la santé, de l’emploi et du logement.
Ils accompagnent les utilisateurs du début à la fin de leur démarche : diagnostic, propositions, séjour en immersion, entretien d’embauche, nouveau logement et même déménagement.
En moyenne, à partir du moment où les candidats contactent les structures franciliennes, ils sont installés au bout de six mois. « Une fois qu’ils ont terminé leur immersion et qu’ils ont le poste, il leur faut souvent un mois et demi ou deux avant de s’installer. Cela va relativement vite »explique la responsable de l’action sociale.
Fournir un service au département
L’installation ne se fait pas seulement à Mende, l’objectif est aussi de rendre service au service hébergement. Laëtitia Plo et Frédéric Salvetti étudient chaque cas. Ils font des propositions en fonction des besoins du territoire. « En Lozère, il faut que du monde arrive »déplore le responsable des relations commerciales.
De plus, le programme n’est pas uniquement dédié aux personnes seules. Ce déménagement peut même affecter des familles entières. Dans ce type de cas, Laëtitia Plo s’occupe par exemple des démarches d’inscription des enfants à l’école. « Cela dépend des besoins des gens. Parfois cela peut concerner les soins médicaux, la CAF… développé par Frédéric Salvetti. Nous veillons à ce qu’ils aient le moins de choses à penser lorsqu’ils commencent leur travail et leur nouvelle vie.
« C’est vrai que tout laisser derrière soi n’est pas une mince affaire. C’est une grande étape dans leur vie, c’est pourquoi nous organisons un séjour en immersion pour découvrir le territoire, avant qu’ils ne s’engagent. »ajoute Laëtitia Plo. Cette dernière assure qu’après chaque immersion, les utilisateurs qu’elle a rencontrés étaient toujours prêts à s’installer. En 2024, douze personnes ont déménagé grâce au programme Émile.
« Qu’ils veuillent venir »
« A Paris, le mal-logement touche beaucoup de monde. » Toutefois, si les usagers quittent certaines difficultés propres à l’Île-de-France, ils en rencontrent d’autres en arrivant en Lozère. « En amont, nous leur expliquons les difficultés qu’ils peuvent rencontrer et ce que nous mettons en place pour y remédier. Nous leur expliquons les avantages et les inconvénients de chaque territoire afin qu’ils choisissent au mieux leur département. Nous voulons qu’ils “veuillent venir et ils ne seront pas déçus”, dit Frédéric Salvetti.
Et ça marche. De toutes les installations qui ont eu lieu depuis leur prise de fonction, seules deux personnes ont quitté le département. “En fin de compte, même s’il y a d’autres difficultés ici, les gens sont mieux là-bas.”
Les secteurs d’activité dans lesquels les utilisateurs sont embauchés sont assez vastes : grande distribution, secteur médical, chauffeurs routiers, restauration, etc. En fonction du CV des personnes, le programme permet également de les orienter vers la formation, “si on se rend compte que ça va être compliqué de leur trouver un emploi directement.”
Même après l’installation, les deux salariés restent en contact avec les nouveaux Lozérois. « Ce n’est pas toujours facile, surtout pour les célibataires. Nous sommes leur seul point de référence. Nous leur permettons de créer du lien »vous conclurez Laëtitia Plo