Course au PLC | Mélanie Joly ne se lance pas, Karina Gould serait prête

(Ottawa) La ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly ne fera pas partie de la course pour succéder à Justin Trudeau à la tête du Parti libéral du Canada (PLC), a-t-elle confirmé vendredi. Sa collègue Karina Gould serait prête à annoncer qu’elle débute la semaine prochaine, selon son entourage. Le prochain leader sera choisi le 9 mars.


Publié à 9h55

Mis à jour à 14h12

Mmoi Joly est la deuxième candidate attendue à passer son tour après son collègue Dominic LeBlanc. Elle a dit que le choix était déchirant, mais elle s’est posée deux questions avant de prendre une décision.

« Suis-je prête à être la première femme à diriger le Parti libéral du Canada ? La réponse est oui. Et la deuxième question est : suis-je prêt à mettre de côté mes responsabilités de ministre des Affaires étrangères à un moment crucial de la relation canado-américaine ? La réponse est non », a-t-elle déclaré.

Elle a évoqué la menace d’imposer des tarifs douaniers de 25 % que fait peser le président élu des États-Unis, Donald Trump, sur le Canada. Le ministre des Finances, Dominic LeBlanc, a d’ailleurs justifié mercredi son choix de ne pas se présenter à la course à la direction pour les mêmes raisons.

“Nos chances étaient vraiment très bonnes”, a-t-elle déclaré. Elle a insisté sur ses talents d’organisatrice politique et rappelé qu’elle avait tenté sa chance à la mairie de Montréal.

« J’ai créé un parti à 34 ans et me suis présenté à la mairie de la deuxième plus grande ville du Canada et de la première plus grande ville du Québec. Oui, j’ai une base organisationnelle et, oui, nous jouerons un rôle dans cette course à la direction. »

Elle n’a pas indiqué quel candidat elle pourrait soutenir.

Mmoi Joly était l’un des quatre ministres qui ont indiqué plus tôt cette semaine qu’ils étudiaient la question. Les autres sont le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, le ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et du Travail, Steven MacKinnon, et le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson.

Karina Gould, qui occupe actuellement le poste de leader du gouvernement à la Chambre des communes, est en train d’organiser et d’évaluer son soutien. “Les éléments se mettent en place de manière très encourageante”, estime un membre de son entourage. À tel point qu’elle serait prête à annoncer son entrée en lice la semaine prochaine.

Elle a le soutien de Sheila Copps, qui fut ministre du Patrimoine canadien dans le gouvernement de Jean Chrétien. Pour elle, Mmoi Gould représente l’avenir du parti non seulement en raison de son âge – 37 ans – mais aussi en raison de ses qualités.

PHOTO PATRICK DOYLE, ARCHIVES DE LA PRESSE CANADIENNE

Karina Gould, leader du gouvernement à la Chambre des communes

« Elle est très intelligente. Elle a déjà travaillé à l’échelle internationale en tant qu’avocate dans le domaine de l’immigration et des réfugiés, ce qui constitue un problème majeur par rapport aux États-Unis, et c’est une femme”, a-t-elle déclaré dans une interview accordée à La presse plus tôt cette semaine.

Elle s’est révélée être une adversaire de taille face à Pierre Poilievre, lui donnant la réponse tout l’automne grâce à son rôle de leader. Son ton calme et posé contrastait avec le ton cinglant et belliqueux du chef conservateur.

L’ancienne ministre Chrystia Freeland envisage également de succéder à M. Trudeau, tout comme l’ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, et l’ancienne première ministre de la Colombie-Britannique, Christy Clark.

À ce jour, deux candidats ont confirmé leur intention de succéder à Justin Trudeau. Il s’agit de l’ancien député montréalais Frank Baylis et du simple député Chandra Arya, de l’Ontario, connu pour ses positions nationalistes hindoues.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE ARCHIVES

Frank Baylis

M. Arya, qui représente la circonscription de Nepean à Ottawa, a provoqué un tollé en déclarant à CBC et à la chaîne Poste National que les Québécois, comme le reste des Canadiens, veulent un chef libéral capable de livrer la marchandise, qu’il parle français ou non.

PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES DE LA PRESSE CANADIENNE

Chandra Arya (à droite)

« Il est crucial que le Parti libéral ait un chef bilingue », a répondu le ministre MacKinnon sur X vendredi. Pour moi, le bilinguisme, c’est apprécier le fait français au Canada, apprécier le Québec dans son ensemble et toutes les communautés du pays, qu’elles soient francophones ou anglophones. »

Son équipe a indiqué que ses réflexions pour savoir s’il est la bonne personne pour remplacer Justin Trudeau se poursuivent.

Deux semaines pour décider

Les intéressés devront se décider rapidement puisqu’ils auront jusqu’au 23 janvier pour formaliser leur candidature, selon les règles dévoilées par le PLC jeudi soir. Cela leur laisse deux semaines pour s’organiser et jauger leur soutien. Les frais d’inscription étaient fixés à 350 000 $.

Le parti politique a également resserré les critères pour éviter toute ingérence étrangère lors de l’élection de son prochain chef, qui deviendra de facto premier ministre du Canada. Ainsi, les personnes qui souhaitent s’inscrire au parti doivent être citoyens canadiens ou résidents permanents pour avoir le droit de voter. Ils auront jusqu’au 27 janvier pour le faire. L’âge minimum de 14 ans pour devenir « libéral enregistré » n’a pas été modifié.

Perdant le soutien au sein de son caucus depuis la démission de M.moi Freeland, le premier ministre Trudeau a annoncé qu’il quitterait ses fonctions de chef du PLC et de premier ministre dès que le parti aura choisi son successeur.

Le gouverneur général a accédé à sa demande de prorogation du Parlement jusqu’au 24 mars, après quoi une nouvelle session législative s’ouvrira par un discours du Trône, qui mènera inévitablement à un vote de confiance.

La course à la direction se déroulera donc dans un contexte politique instable alors que les partis d’opposition menacent de renverser le gouvernement libéral minoritaire dès qu’ils en auront l’occasion. Des élections pourraient ainsi être déclenchées avant que le prochain Premier ministre n’ait eu le temps de préparer son siège.

Avec La Presse Canadienne

Mélanie Joly sera à Washington la semaine prochaine pour parler des tarifs douaniers

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, se rendra à Washington la semaine prochaine pour faire pression sur la nouvelle administration Trump afin qu’elle n’impose pas de tarifs douaniers préjudiciables au Canada.

Le président élu Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique lors de son investiture plus tard ce mois-ci.

Les ministres du comité du Cabinet responsable des relations canado-américaines se sont réunis vendredi matin pour discuter des mesures de rétorsion qu’ils déploieraient si ces tarifs étaient mis en œuvre.

Mmoi Joly a déclaré qu’elle s’était entretenue vendredi matin avec la sénatrice américaine Lindsey Graham, mais elle n’a pas précisé qui la rencontrerait à Washington la semaine prochaine.

Elle a déclaré que le Canada avait beaucoup de travail à faire pour influencer « les gens autour de M. Trump » et les convaincre que les Canadiens « ont de l’influence ».

La stratégie du Canada, a-t-elle souligné au passage, repose sur deux piliers. D’abord convaincre le président et ses proches conseillers qu’une solution « gagnant-gagnant » est possible, que ce soit avec le plan frontalier, les discussions sur le militaire ou la géopolitique.

“Ensuite, l’autre chose est que vous devez être prêt pour […] mesures de représailles ». Et le Canada « sera prêt », a promis le ministre.

La Presse Canadienne

 
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