Suite à la publication de notre article « La France est le premier pays d’Europe et le troisième au monde à apprendre l’espagnol », vous avez été nombreux à réagir sur Facebook. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, le professeur Marcelo Tano a indiqué que « la France est le premier pays d’Europe et le troisième au monde pour apprendre l’espagnol : si l’on y ajoute l’enseignement primaire, secondaire et supérieur, il y a plus de 3,5 millions d’étudiants en France. » Et cela en plus, « L’espagnol est la LV2 la plus choisie dans l’enseignement secondaire et supérieur. 60% des collégiens et lycéens étudient l’espagnol et, selon mes dernières estimations, environ 250 000 étudiants perfectionnent cette langue dans l’enseignement supérieur en France métropolitaine. »
La duplication anglais-espagnol en tête
De nombreux lecteurs déplorent Prédominance anglais-espagnol dans les choix des étudiants. Cependant, le choix d’apprendre une langue ne doit pas nécessairement répondre à des impératifs pratiques, souligne ce professeur d’allemand :
Frédéric Auria Nous espérons que le choix d’apprendre une langue étrangère reste culturel et personnel et non un impératif du marché du travail.
eh bien, ça personne ne nie l’importance d’apprendre l’espagnol ni la beauté de cette langue, cette standardisation de l’apprentissage est pointé du doigt. Elle ne repose pas sur de bons arguments selon nos lecteurs :
-L’espagnol est considéré comme plus facile à apprendre :
Stéphane Hache Langue première, anglais. Ensuite, vous avez le choix entre l’allemand, l’italien et l’espagnol. L’allemand est considéré comme trop difficile par la plupart des étudiants. Ils choisissent donc l’espagnol par défaut car l’italien est aussi une langue latine mais moins utile que l’espagnol.
Virgile De la Fronde Vous vous faites des illusions. Les étudiants optent pour le plus simple et le plus utile. L’anglais vient naturellement en premier. En sixième, on ne connaît pas le marché du travail. Et dans les petits collèges de campagne on n’a pas toujours le choix. Dans les Vosges c’était l’anglais, l’allemand dans la première langue et dans la 4ème l’inverse. Un collègue a réussi à introduire l’espagnol comme deuxième langue. En conséquence, le nombre de germanistes a chuté
Frédéric Auria J’étais professeur d’allemand au collège et au lycée mais les élèves trouvaient l’allemand trop difficile. Nos chiffres ont fondu comme neige au soleil. J’ai pris ma retraite au bon moment.
-Apprendre l’espagnol vous donne plus de chances sur le marché du travail mondial :
Frédéric Auria L’espagnol, c’est l’Espagne mais aussi toute l’Amérique du Sud sauf le Brésil !
Apprendre d’autres langues
Autre argument, bien réel, concernant l’allemand : l’enseignement de l’allemand est maltraité en France, ce que confirme ce professeur d’allemand :
-Nathalie Aloird En supprimant 64 postes dans les caps allemands par rapport à 2024, le ministère n’envoie pas un bon signal pour aller vers l’apprentissage de cette langue ce qui est dommage… Par contre, nous professeurs d’allemand sommes dans deux, trois ou quatre établissements…
Mais de toute façon, c’est l’anglais qui finira par tout absorber, prévient cet ancien cadre de l’Education nationale :
Michel Le Mandat Nous allons vers le tout anglais ou plutôt tout américain.
Encore, apprendre d’autres langues que l’espagnol et l’anglais ont des avantages :
Danielle Garcia fait une recherche sur la France en travaillant avec chaque langue et nous en reparlerons. Le chinois et deux langues indiennes sont largement parlées : il faudrait les enseigner…
Frédéric Auria L’espagnol est moins demandé que l’allemand sur le marché du travail mais appris par 80% des étudiants contre moins de 15% pour l’allemand… besoin d’italiens aussi, entre autres !
Sans oublier le latin :
René Pierre Colinet Pour la culture générale, le latin suffit. J’ai étudié l’allemand et cela m’a permis de lire dans le texte les philosophes allemands, Kant, Schopenhauer et Nietzsche. Pas toujours facile en tout cas. J’ai oublié Karl Marx.
Et le grec ancien :
Gisele Madre Quand on s’intéresse à la philosophie, on ne peut que regretter de ne pas avoir étudié le grec ancien.