Les dépenses des gouvernements du Québec et du Canada augmentent plus vite que les revenus, selon le Rapport fiscal du Québec

Les dépenses des gouvernements du Québec et du Canada augmentent plus vite que les revenus, selon le Rapport fiscal du Québec
Les dépenses des gouvernements du Québec et du Canada augmentent plus vite que les revenus, selon le Rapport fiscal du Québec

Les déficits s’accroissent, au Québec comme à Ottawa. Et ce n’est pas la faute du contexte économique, ni seulement de l’augmentation des salaires des employés du secteur public, note un rapport.

Le déficit du gouvernement du Québec approchera les 11 milliards cette année, une fois soustraits la provision pour risques économiques et le versement au Fonds des générations. C’est près de huit fois plus que ce que prévoyait le ministère des Finances dans son rapport préélectoral à la veille des élections de 2022 (1,4 milliard), et deux fois plus que ce que la Coalition Avenir Québec s’était engagée dans son propre cadre financier électoral (5,5 milliards), observe la Chaire en fiscalité et finances publiques de l’Université de Sherbrooke dans la dernière édition de son Rapport sur la fiscalité au Québec dévoilée jeudi.

Le tableau n’est pas plus brillant du côté du gouvernement fédéral. Il n’a approché l’équilibre budgétaire qu’une seule fois depuis la crise financière de 2008-2009 et jamais sous la direction des libéraux de Justin Trudeau. A près de 62 milliards de dollars l’an dernier, l’équivalent de 2,2 % du produit intérieur brut (PIB) canadien, le déficit structurel d’Ottawa était à son plus haut niveau depuis le milieu des années 1990 alors que le ministre des Finances, Paul Martin, venait de se résoudre à s’attaquer à ce même problème. problème.

Comprenons-nous clairement. On ne parle pas ici de déficits résultant d’une récession, d’une pandémie ou de toute autre situation économique défavorable, souligne en début de rapport le titulaire de la Chaire en fiscalité, Luc Godbout. Il s’agit bien de déficits structurels, c’est-à-dire d’un déficit qui persiste même lorsque l’économie fonctionne à son plein potentiel ou, en d’autres termes, qui ne peut être résorbé par lui-même et qui oblige le gouvernement soit à réduire son train de vie, soit à augmenter son niveau de vie. revenu, ou les deux.

La cause de ces déficits chroniques est facile à résumer, observe la Chaire. Dans les deux cas, les dépenses publiques ont augmenté plus que les recettes.

Comparativement au cadre financier de sa propre plateforme électorale, le gouvernement caquiste dépensera cette année 8,6 milliards de plus que prévu pour seulement 1,4 milliard de revenus supplémentaires. Certes, affirme la présidence, les accords salariaux conclus dans le secteur public (+ 3 milliards de dépenses) coûteront plus cher que prévu. « Mais cela n’explique pas tout. »

De son côté, « l’interventionnisme accru » d’Ottawa a fait passer ses dépenses de l’équivalent de 14,1 % du PIB, en 2014-2015, à 15,5 %, juste avant la pandémie, et à 17,8 %, l’an dernier. Le problème est que cette augmentation des dépenses (de 3,7 points de pourcentage) a été deux fois plus importante que l’augmentation des revenus (+1,7 points).

Le retour à des finances plus saines ne sera pas une tâche facile, observe la Chaire. La trajectoire actuelle du gouvernement québécois le destine à se retrouver encore dans le rouge de 4,7 milliards en 2028-2029 alors que sa propre Loi sur l’équilibre budgétaire ne lui permettra pas d’avoir un déficit supérieur à 1,5 milliard. D’ici là, il lui faudra trouver un moyen de réduire ses dépenses ou d’augmenter ses revenus pour un total de 3,2 milliards par an.

Augmentation de la pression fiscale

L’augmentation des dépenses des gouvernements québécois et fédéral s’inscrit dans une tendance générale dans les pays développés depuis 2008, note la Chaire dans son rapport.

Au Québec, le total des prélèvements fiscaux de l’ensemble des pouvoirs publics équivalait à 39,7 % du PIB en 2023. Un peu moins de la moitié (47,1 %) de cette « pression fiscale » est allée à l’administration provinciale, un peu plus du tiers (34,4 %) %) au niveau fédéral, 7,7% dans les administrations locales et 10,8% dans les régimes de retraite publics.

En comparaison avec les 31 économies avancées de l’OCDE, le Québec occuperait ainsi le 11e rang, derrière la (43,8%), la Belgique (42,6%) ou les pays d’Europe du Nord, comme la Suède (41,4%), mais se situerait au-dessus de la moyenne (35,9%) ainsi que du Royaume-Uni (35,3% ), l’Allemagne (38,1 %) et les États-Unis (25,2 %). La moyenne au Canada hors Québec est de 33,7 %, avec un taux de fardeau fiscal de 36,9 % en Ontario, de 34,5 % en Colombie-Britannique et de 26,3 % en Alberta.

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