Trois semaines après le passage dévastateur du cyclone Chido, Mayotte tente de panser ses plaies. Pour reconstruire durablement l’archipel, il apparaît « nécessaire » de « lutter efficacement contre l’immigration clandestine », jugent Bruno Retailleau, Manuel Valls et Sébastien Lecornu. Dans une tribune publiée ce dimanche dans Le Figaro, les ministres de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Armées mettent en garde contre des « troubles migratoires » qui ont, selon eux, « tout aggravé » à Mayotte.
« Depuis trop longtemps, nos compatriotes mahorais subissent au quotidien les conséquences désastreuses du chaos migratoire, qu’il s’agisse de la sécurité, de la santé ou du social », observent-ils. “Cette immigration incontrôlée représente également une pression très forte sur les services publics quotidiens (école, hôpital ou accès à l’eau).” Avant d’ajouter : « en 20 ans, la population a été multipliée par cinq et un quart est en situation irrégulière. D’ailleurs, aujourd’hui, un habitant sur deux n’est pas français.
Depuis le 22 décembre, des « moyens d’urgence » ont permis d’arrêter « 170 clandestins et d’en placer 106 en détention », rapportent-ils, mentionnant également « 130 éloignements effectués ». « La vérité est que sans fermeté migratoire, nous reconstruirons Mayotte sur le sable : rien ne sera résolu et tout recommencera. Nos compatriotes mahorais nous le disent, et il faut les entendre. Il est trop facile, à 8 000 kilomètres de distance, de se laver les mains des effets d’une immigration massive que nous ne connaissons pas.»
Au-delà de l’urgence, les ministres appellent également à « s’attaquer aux causes du désordre migratoire dans l’archipel ». Ils citent pêle-mêle diverses mesures : « l’allongement de la durée de séjour légal des parents sur l’accès des enfants à la nationalité française », « la lutte contre les reconnaissances frauduleuses de paternité » ou encore « l’extension de l’aide au retour volontaire des ressortissants africains dans leur pays ». d’origine.
Des mesures que le gouvernement présentera au Parlement « dans le cadre d’un deuxième projet de loi pour Mayotte », indiquent-ils. Avec un objectif en tête : « augmenter les éloignements des clandestins, de 25 000 aujourd’hui à 35 000 demain ».