Dans moins d’un mois, le XV de France affrontera le Pays de Galles en ouverture du Tournoi des 6 Nations. Pour Olivier Magne, le retour de Romain Ntamack au numéro 10 ne fait aucun doute.
Pour le XV de France, les trois déplacements prévus lors du Tournoi des 6 Nations représentent-ils un handicap insurmontable ?
Non. Les Bleus partent favoris dans cette compétition. C’est d’autant plus vrai après la démonstration faite cet automne et tous ces matchs de très haut niveau. Le potentiel de cette équipe de France est assez incroyable et même avec trois déplacements, la sélection française est à mes yeux la grande favorite de ce Tournoi.
Thomas Ramos, très bon en ouverture lors de l’automne, doit-il garder le contrôle de cette position ou céder sa place à Romain Ntamack ?
Que Romain Ntamack revienne à l’ouverture est pour moi une évidence. Toutefois, quel que soit son poste, Thomas Ramos sera sur le terrain. Leur association propose des solutions extraordinaires pendant le match, des options qui n’impacteront pas le fonctionnement de l’équipe. Ce duo a de la chance.
Cependant, Romain Ntamack semble encore assez loin de son meilleur niveau pour le moment…
Je pense avant tout que nous avons affaire à une génération exceptionnelle, qui sait soudain se relever quand les circonstances l’exigent : le grand jour, Romain fera la bonne prestation, je n’en doute pas. C’est la caractéristique des champions. […] Romain Ntamack, Antoine Dupont, Thomas Ramos sont des garçons qui attendent que des événements d’envergure se manifestent pleinement.
Ne trouvez-vous pas le déclassement subi par Matthieu Jalibert un peu injuste ?
Matthieu vit la même chose que les joueurs de tennis ayant grandi dans la génération Federer-Nadal-Djokovic. Les numéros 9 qui côtoient Antoine Dupont en championnat sont également dans la même situation et sont néanmoins de très bons joueurs, qui feront de très belles carrières en club. Aujourd’hui, Matthieu Jalibert, même s’il possède d’énormes qualités, est derrière Ntamack et Ramos.
Et en première ligne, alors ? Croyez-vous au retour de Cyril Baille ?
Clairement, oui. Le théorème que j’ai appliqué à Romain s’appliquera à Cyrille. Si ce dernier fait la préparation physique au complet, il sera prêt. Là aussi, l’effectif de l’équipe de France est impressionnant, Jean-Baptiste Gros ayant réalisé un superbe automne avec les Bleus. […] A droite, Uini Atonio est toujours numéro 1 mais je pense qu’il est temps de renforcer Georges-Henri Colombe sur le banc : il a progressé ; nous l’avons clairement vu contre la Nouvelle-Zélande cet automne. J’espère que Tevita Tatafu, qui n’est pas encore revenu de blessure, aura sa chance pendant le Tournoi. C’est un joueur plein de promesses.
Qu’en est-il de la position trois-quarts centrale maintenant ? L’absence de Gaël Fickou, blessé au pouce, donne de l’espoir à nombre de ses concurrents…
Depuis l’année dernière, il y a une véritable émulation au milieu de terrain : Yoram Moefana, Emilien Gailleton, Nicolas Depoortere et Paul Costes ont tous de belles qualités. Mais au vu de ce qu’il a montré en Champions Cup avec Toulouse, Pierre-Louis Barassi mérite une opportunité. En ce moment, il est génial.
En troisième ligne, l’émergence de Paul Boudehent et Alexandre Roumat rebat les cartes…
C’est vrai. S’il y a un joueur que je laisserai quoi qu’il arrive dans le quinze de départ, c’est François Cros. C’est essentiel. Pour le reste, trancher sera vraiment compliqué… Certains sont bons au sol et dans les airs, d’autres sont de gros porteurs de ballon… Donc je pense que Fabien Galthié fera ses choix en fonction de l’opposition qui lui sera proposée.
Et Grégory Alldritt, alors ? Reviendra-t-il enfin à son meilleur niveau, selon vous ?
Je l’ai trouvé vraiment bon contre les All Blacks : tout ce qu’il a fait ce jour-là était parfait. Quand on y pense, on est devenus très exigeants avec tous ces joueurs…
