Le gouvernement de Michel Barnier a annoncé son abandon début décembre, pour des raisons budgétaires. Mais le chef de l’Etat, initiateur du projet en 2018, a finalement décidé qu’il verrait le jour « tel qu’il avait été conçu initialement ».
Publié le 01/07/2025 16:36
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Emmanuel Macron a eu le dernier mot. Le président de la République a décidé de maintenir son grand projet de Musée-Mémorial du terrorisme (MMT) au Mont-Valérien, à Suresnes (Hauts-de-Seine), a appris franceinfo mardi 7 janvier. Cette décision, qui intervient à au moment des commémorations des attentats de janvier 2015, fait suite à une volte-face du gouvernement de Michel Barnier, qui a décidé en décembre d’abandonner le projet pour des raisons budgétaires. Les associations françaises de victimes du terrorisme avaient dénoncé un « décision brutale ». Franceinfo fait le point sur ce projet, censé s’achever en 2027.
C’est quoi ce musée ?
EuxLe mémorial usé du terrorisme est une initiative du chef de l’Etat, qui a donc pris en main ce dossier pour le remettre sur les rails. Le Président de la République a assuré ceux qui portent le projet depuis quatre ans de sa volonté de maintenir son “investissement” et le soutenir « tel que conçu à l’origine ». Le 19 septembre 2018, Emmanuel Macron a annoncé sa création lors de la commémoration universelle des victimes des attentats, trois ans après les attentats qui ont touché la France en 2015. Ce projet, dont le coût est estimé à 95 millions d’euros sur huit ans (y compris une dizaine déjà engagée ces dernières années), doit, si le calendrier initial est respecté, ouvrir ses portes en 2027 près de Paris, à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine.
Ce lieu d’hommage à toutes les victimes du terrorisme, en France et à l’étranger, est réalisé en partenariat avec d’autres musées et mémoriaux. Parmi eux, le Mémorial de Le 11 septembre, à New York, ou celui dédié aux victimes du massacre d’Utoya, en Norvège. Le musée sur le Mont-Valérien doit exposer des milliers de pièces, dons des familles des victimes ou sceaux judiciaires liés aux attentats qui ont endeuillé la France. Parmi eux, des chaises du bar La Belle Equipe criblée de balles après les attentats du 13 novembre ou encore les vêtements portés par les victimes de l’attentat de Nice le 14 juillet 2016. Ce lieu doit aussi retracer l’histoire du terrorisme en France, comme l’écrit le MMT sur son site. Elle est soutenue par de nombreuses associations de victimes.
Pourquoi ce projet a-t-il été abandonné pendant un moment ?
L’abandon du projet a été décidé début décembre, avant la censure du gouvernement de Michel Barnier. L’ancien Premier ministre a pris cette décision “pour des raisons budgétaires” afin de réduire les déficits, a expliqué l’historien Henry Rousso, prrésident de la mission de préfiguration MMT. Mais cette annonce a suscité une polémique. Les associations de victimes du terrorisme ont dénoncé une décision “indigne” et “incompréhensible”. Henry Rousso avait également évoqué “une volonté politique d’arrêter ce projet”.
Selon les informations de franceinfo, certaines voix s’opposaient à la création de ce musée sur Mont-Valérien, lieu d’exécution par l’armée allemande des résistants et otages en France pendant la Seconde Guerre mondiale, devenu Mémorial. Les institutions de mémoire des victimes de la Shoah et de la Résistance craignaient que la mémoire du terrorisme ne fasse disparaître celle de la Seconde Guerre mondiale.
Selon Henry Rousso, un projet de remplacement avait été un temps proposé par le gouvernement. C’était un mémorial “articulé avec le Jardin de la Mémoire que la mairie de Paris a conçu avec les associations de victimes Life for Paris et 13onze15 et qui est dédié aux victimes des attentats du 13 novembre 2015”.
Comment réagissent les différents acteurs ?
“Le Président de la République nous a assuré de son engagement à poursuivre le projet MMT à Suresnes. C’est une bonne nouvelle pour toutes les victimes du terrorisme en ce jour commémoratif de voir la parole de l’État respectée.a réagi sur X le président de la mission de préfiguration MMT, Henry Rousso. En première ligne lors des attentats de 2015, l’ancien procureur de la République de Paris, François Molins, s’est également félicité de cette décision sur franceinfo mardi matin.
Ce musée mémorial sera « à la fois un lieu de mémoire, de reconnaissance et de justice pour toutes les victimes du terrorisme » (…) mais aussi un lieu de culture, de réflexion et d’échange autour des valeurs de citoyenneté», a expliqué le magistrat. «C’est le redémarrage d’un espoir très important», a de son côté salué sur France 3 Guillaume Denoix de Saint Marc, réalisateur deAssociation française des victimes du terrorisme.
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