Par Luc Bourrianne
Cela fait dix ans mais le souvenir est encore vif. Dix ans après les attentats visant la rédaction de Charlie Hebdo puis l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, on se souvient de ces images de sang, de ces enregistrements de tirs de Kalachnikov ou de clameurs jihadistes. On traverse aussi de merveilleux écrits qui répondent à la barbarie terroriste.
On aime rappeler que les terribles 7 janvier (Charlie Hebdo) et 9 janvier (Hyper Cacher) ont été suivis d’un week-end de manifestations pacifiques dans tout le pays. La France, c’était « Charlie ». Le crayon était devenu un magnifique emblème de la liberté d’expression.
Hélas, dix ans après, force est de constater aussi que nous n’avons pas tenu les promesses de ces samedi 10 et dimanche 11 janvier 2015. La liberté d’expression que nous avons dû défendre en l’honneur de Charb, Cabu ou Wolinski est devenue un alibi. exploité par l’obscurantisme culturel sur lequel, par exemple, Didier Raoult et sa chloroquine ont prospéré pendant le Covid.
Quant aux victimes de l’Hyper Cacher, leur mémoire ne nous a pas empêché de baisser la garde face à l’antisémitisme. Les destins tragiques d’Ilan Halimi, ou des enfants de l’école Toulouse Ozar Hatorah décimée par Mohammed Merah, nous avaient déjà fait comprendre notre incapacité à combattre ce fléau. Dix ans après l’attentat de l’Hyper Cacher, les chiffres des actes antisémites en France n’ont jamais été aussi alarmants qu’en 2023 et 2024.
C’est intolérable et c’est un fantastique aveu d’échec.
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