Géorgien, ce professeur a rejoint la par amour de sa culture

Géorgien, ce professeur a rejoint la par amour de sa culture
Géorgien, ce professeur a rejoint la France par amour de sa culture

Par

Matthieu GIRARD

Publié le

5 janvier 2025 à 17h50

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Dans les couloirs de Lycée Saint-Exupéry de Vitré (Ille-et-Vilaine), her colleagues affectionately nickname her “Mako”.

Maka Moseshvili, comme il est écrit sur sa carte d’identité, y a trouvé un poste de professeur d’anglais, deux ans après son arrivée en , de Géorgieoù elle enseignait déjà Université de Tbilissi.

Une suite logique pour celle qui était très impliquée dans les activités interculturelles, et qui a donc décidé de rejoindre « son deuxième pays de cœur », pour enfin s’installer à Vitré, où elle vit avec son mari Sébastien.

«J’ai grandi avec Baudelaire»

« La France m’a toujours énormément attiré, notamment cinéma et chansons françaises. Mon grand-père m’a transmis l’amour de ce pays, confie la jeune femme de 32 ans. J’ai grandi avec L’Albatros par Baudelaire. J’ai beaucoup aimé Alain Delon, Jean-Paul Belmondo, Pierre Richard. Le cinéma français du XXe siècle est reconnu dans le monde entier. Et il y a aussi Dalida, Joe Dassin, Charles Aznavour… »

Sa jeunesse s’est forgée dans la débrouillardise. Il n’y avait pas toujours d’électricité dans la maison, alors nous lisions Zola à la lueur de la lampe à huile. Nous avons beaucoup ri.

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Mako rigole encore quand les rares pannes viennent perturber le quotidien de ses proches.

« Je suis très zen. Si je ne peux pas faire ce que j’ai à faire, eh bien je le ferai plus tard, sourit-elle. En Géorgie, nous avons déjà surmonté grandes difficultésdonc les petits ne me font rien. En France, les gens n’ont jamais connu le pire. »

« Rêves de vie et de voyage »

Dans un français presque parfait où subsistent quelques traces d’accent caucasien, elle raconte son arrivée et son désenchantement.

Titulaire d’un master, elle jouissait d’une situation plutôt confortable en Géorgie. En France, il a fallu tout repartir de zéro.

« Le français est une langue très difficile. Le chemin n’a pas été facile, se souvient-elle. Mais aujourd’hui, je suis très heureux de travailler avec les étudiants. Je suis heureux de pouvoir partager avec eux ce que j’ai appris de mes voyages dans 17 pays. Lorsqu’on est professeur d’anglais, on a la possibilité d’introduire des thèmes de manière assez ludique. »

Surtout celui de la liberté. Dans sa jeunesse géorgienne, Maka Moseshvili a connu guerre avec la Russie et « ces rêves de vie et de voyage » qu’elle croyait voir disparaître.

« Mon cœur est en Géorgie »

Depuis plusieurs semaines, elle constate avec tristesse que la situation se tend entre les populations, dont la majorité réclame un rapprochement avec l’Union européenne, et le gouvernement pro-russe. Les manifestations sont désormais quotidiennes en soutien à la présidente parisienne Salomé Zourabichvili, farouchement opposée au gouvernement.

« En ce moment, je peux dire que mon cœur est en Géorgie. Je dors très mal, trois ou quatre heures par nuit maximum. Il est difficile de laisser derrière la porte l’esprit de révolte face à ce qui se passe. Devant les élèves, il faut parler de paix, c’est important, dit l’enseignante. Mais je ne veux pas non plus leur parler de choses trop négatives, d’autant plus qu’ils ne connaissent pas grand-chose de la Géorgie. »

Mako s’efforce d’être positif, espère qu’il y aura des jours meilleurs, loin de l’ingérence du Kremlin et de Vladimir Poutine.

La jeune professeure d’anglais retournera peut-être en Géorgie : « Mon mari est ici, ma famille est là-bas. C’est très difficile de faire un choix entre mes deux amours. »

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