Le cyclone Chido qui a frappé Mayotte le 14 décembre met également en lumière le problème de l’immigration clandestine. Les migrants clandestins qui arrivent dans le département français viennent majoritairement des Comores où les autorités tentent de dissuader les départs.
Publié le 01/05/2025 09h30
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L’immigration clandestine à Mayotte provient majoritairement des Comores. On estime que 123 000 étrangers vivent actuellement dans le département français malgré les efforts des responsables comoriens basés sur l’île d’Anjouan.
C’est notamment le cas d’Aoussidine Bouchrane, un ancien passeur qui fait aujourd’hui de son mieux pour limiter les départs vers Mayotte. Aujourd’hui président du syndicat des pêcheurs d’Anjouan, Aoussidine a été, par le passé, un passeur de clandestins vers Mayotte. “Dès ma sortie de l’école, quand j’ai commencé à pêcher, la pêche ne marchait pas bien, donc la plupart du temps il fallait envoyer des gens à Mayotte. La majorité de mes amis étaient des passeurs.
C’était il y a plus de 15 ans. A l’époque, il gagnait l’équivalent du salaire d’un fonctionnaire pour un voyage. Aujourd’hui, Aoussidine estime qu’il y a encore plus de départs avec le passage du cyclone Chido.
« Je dirais même qu’il y a des gens qui ont profité du cyclone parce que les patrouilles à Mayotte s’étaient arrêtées. Il y a pas mal de gens qui ont quitté Anjouan pour Mayotte.
Aoussidine Bouchranesur franceinfo
Aoussidine Bouchrane est désormais un acteur local avec plusieurs rôles institutionnels. Il a notamment mis en place un système d’enregistrement qui permet de différencier les bateaux de pêche des bateaux de contrebandiers. « Il y a parfois des conflits avec les passeurs. Je suis là pour sensibiliser les pêcheurs et essayer de mettre en place des systèmes pour identifier qui est pêcheur et qui est passeur.
Le Comorien s’implique également dans la formation et la création d’entreprises auprès des jeunes. C’est, dit-il, l’une des clés pour tenter d’empêcher les départs. « Chaque année, des milliers de jeunes quittent l’université et ne savent pas quoi faire. Le gouvernement ne peut pas les intégrer tous dans l’administration publique, c’est pourquoi la création d’emplois est l’un des moyens. Aux Comores, près de la moitié des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté, avec des difficultés notamment en matière de santé et d’éducation.