Les affaires concernent notamment la propagande terroriste sur Internet, l’argent versé depuis la Suisse à des organisations terroristes et des personnes partant faire le jihad. « Il existe un risque que ces personnes planifient un jour elles-mêmes des attentats si les enquêtes ne les empêchent pas », prévient-il. Les récentes interventions du MPC ont permis d’empêcher des attaques planifiées, estime cependant le chef du MPC.
Individus radicalisés isolés
Même si la Suisse n’a pas connu de cas de l’ampleur de ceux perpétrés en Allemagne – comme récemment à Magdebourg – ou en France, Stefan Blättler rappelle les trois « attentats terroristes » de Morges, Lugano et Zurich. Ils proviennent d’individus isolés radicalisés via Internet ou par l’intermédiaire d’un prédicateur dans une mosquée.
Mais « c’est précisément parce qu’il s’agit d’auteurs isolés qu’il est difficile de les identifier », explique Stefan Blättler. “L’attentat de Magdebourg souligne que nous devons être vigilants”, poursuit-il.
Concernant les menaces qui pèsent concrètement sur la Suisse, Stefan Blättler cite les gangs issus du crime organisé. “Nous devons veiller à ne pas retrouver un jour des conditions comme celles des banlieues belges ou suédoises, où les traces de la criminalité des gangs sont désormais clairement visibles – avec des fusillades, des dizaines de morts et du racket”, explique-t-il. « Nous ne devons pas voir des bandes rivales du crime organisé se battre dans la rue. »
« Le MPC a atteint ses limites en termes d’effectifs »
Concernant la lutte contre la criminalité économique, il juge que la Suisse en fait suffisamment pour agir contre les entreprises contrevenantes et leurs dirigeants en cas d’abus. «Il est tout simplement faux de dire que la Suisse n’en fait pas assez pour lutter contre la criminalité économique», déclare le procureur général.
Face à la multiplication des procédures, « le MPC a atteint ses limites en termes d’effectifs », prévient le responsable de l’entité. La pénurie est particulièrement criante en ce qui concerne les agents de la police judiciaire fédérale. Face à cette situation « tendue » sur le front des ressources humaines, le MPC a dû mettre temporairement de côté certains dossiers concernant des « cas isolés de suspicion de criminalité organisée et de cybercriminalité ».