« Rejoindre le groupe Dephy est un véritable moteur pour notre élevage cantalien »

« Rejoindre le groupe Dephy est un véritable moteur pour notre élevage cantalien »
« Rejoindre le groupe Dephy est un véritable moteur pour notre élevage cantalien »

« Mon rêve serait d’être autonome 100% à la ferme et plus besoin d’acheter quoi que ce soit à l’extérieur ! »» déclare avec une sincérité déconcertante Franck Beaufort, installé avec son épouse Marie-Laure dans une ferme produisant du lait, de la viande et des céréales à Vieillespesse dans le Cantal. A 1 000 mètres d’altitude, au coeur de la zone de production de AOP Cantal, Auvergne blue and Fourme d’Ambertle Gaec cultive entre 20 et 25 hectares de céréales par an, une superficie importante pour le secteur de Saint-Flour. Non seulement cela répond-il au besoin de paille du Gaec pour la litière des troupeaux laitiers et allaitants, mais il fournit également des céréales précieuses sous forme de échange de céréales et de nourriture en travail sur mesure.

L’écurie de 2011, dans un espace paillé et au sol en caillebotis, accueille la salle de traite mobile sur une plateforme en béton sept mois par an. © E.Bignon

Si les exploitants ont indéniablement une âme animale, Franck aime aussi cultiver la terre. “C’est une partie du métier que j’aime”confirme l’éleveur en ajoutant que « l’adhésion à Groupe Déphy depuis 2016 s’est révélé être une source de motivation qui a renforcé ce goût et qui correspond bien à notre objectif de réduire les intrants tout en maintenant une bonne rentabilité du système. Les éleveurs y voient un moyen de s’affranchir au maximum des produits phytosanitaires, « ce qui est bénéfique pour la santé et l’environnement, mais aussi pour le portefeuille ».

Osez tester de nouvelles approches techniques

« L’accompagnement technique de la Chambre d’Agriculture, qui dispense des conseils indépendants de toute démarche commerciale, et les échanges avec d’autres agriculteurs nous ont permis d’oser tester de nouvelles approches, représentent les éleveurs. Nous avons changé notre mode de fonctionnement et cela nous procure une toute autre satisfaction du travail obtenu. »

Fiche d’élevage

2.5 UMO dont 2 associés

130 ha de SAU dont 109 ha de prairies, 6 ha d’orge et 15 ha de blé

57 vaches laitières à 5 200 l

46 vaches allaitantes

295 000 l de lait produit

1,2 UGB/ha de chargement

Les résultats ne se sont pas fait attendre. Dès la première année, l’IFT (indicateur de fréquence des traitements phytosanitaires) passe de 1,04 à 0,62, puis à 0,37 l’année suivante. Aujourd’hui, l’IFT moyen se situe autour de 0,7 sur les trois dernières années.

« Ce qui a changé, c’est d’abord d’observer beaucoup plus nos parcelles !confie Franck qui ne traite plus systématiquement la pré-levée. Est cible les interventions parcelle par parcelle en fonction de ce que je vois. »

Les rendements ne sont pas pénalisés : autour de 50 à 60 quintaux par hectare. L’éleveur estime que l’enherbement reste également sous contrôle même s’il admet que son niveau de tolérance envers les mauvaises herbes a légèrement augmenté et qu’il reste encore des zones d’ombre. Le chiendent reste particulièrement problématique la troisième année du blé, qui nécessite alors un traitement.

« Au départ, la rotation comprenait trois ans de céréales à paillesuivi de trois années de prairies temporaires, décrit Franck. Nous avons introduit méteil à base de blé, triticale, pois et vesce ainsi que du mousse en cultures intercalaires après la troisième année de culture des céréales. » Le premier avantage est de réaliser ainsi stocks de fourragersavec des cultures économes en intrants. La seconde est d’assurer avec le méteil une coupe de nettoyage qui nettoie le sol après la troisième année du blé qui a tendance à se salir. Le Moha, quant à lui, est semé fin mai après la récolte du méteil. « Il couvre le sol tout l’été et empêche la levée des mauvaises herbes tout en protégeant le sol de la chaleur. Cela préserve le sol et prépare le terrain pour semer la prairie derrière. »

Le groupe donne une dynamique et un nouvel élan

Le Gaec travaille avec des semences de céréales fermières, sélectionnées selon les résistance aux maladies. Les grains sont triés et transformés par des équipements spécifiques à Cuma. « Nous semons des mélanges de différentes variétés sur nos parcelles pour obtenir une meilleure résistance aux ravageurs. » Pour réduire les risques de mauvaises herbes, les opérateurs pratiquent également faux plants avec deux passages pour cultivateur pattes d’oie. LE dates de semis les céréales ont été décalées de deux semaines, vers la mi-octobre, pour éviter la période préférentielle de levée des adventices.

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Tous les fumiers sont compostés avec retournement des andains. © E. Bignon

« Le groupe Dephy est un lieu privilégié pour nous donner des idées et découvrir d’autres pratiques culturelles »partage Franck. Le Gaec s’est notamment lancé dans le compostage des fumiers en 2020. Une Cuma spécialisée intervient pour réaliser deux retournements d’andains au cours de l’année. «Le compostage annihile le pouvoir germinatif des graines de mauvaises herbes et donne un produit plus concentré»explique Marie-Laure. Il est épandu à raison de 10 t/ha sur céréales et 8 t/ha sur prairies.

Le défi d’installer leur fils à la ferme

Toujours boosté par les échanges avec le groupe, le couple s’est également mis à réduction du poste engraiset plus particulièrement à l’azote. Ces efforts sont d’autant plus justifiés que l’opération est située dans une zone vulnérable et à proximité d’une zone de chalandise. « Nous avons réduit de moitié le facture d’ammonitrate et nous travaillons désormais davantage sur l’agronomie pour mieux exploiter les ressources des sols »dit Franck. Le fait de privilégier le amendements calciques (62 t/an, soit 1,5 t/ha/an) fait apparaître le pH vous sol à dominante granitique et favorise les bactéries et la minéralisation. « Les éléments fertilisants sont ainsi mieux retenus et sont biodisponibles pour les plantes. »

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Marie-Laure et Franck Beaufort : « Nous apprécions le fait d’avoir plusieurs ateliers, même si nous travaillons des heures interminables. C’est l’amour du métier qui nous anime. » © E. Bignon

Si le défi entourant les pratiques agricoles pousse les agriculteurs à aller de l’avant, ils s’apprêtent à relever un défi d’un autre genre dans quelques mois avec l’arrivée à la ferme. de Yoan, leur fils de 17 ans. . Cette installation les ravit et les motive, mais elle les inquiète aussi. « Entre générations, les priorités et les attentes ne sont pas les mêmes, notamment en termes de confort du temps de travail, d’évolutions technologiquesévoquent-ils. Pas sûr que Yoan soit disposé à travailler dans les mêmes conditions que nous. » Mais ce sera une autre histoire.

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La traite s’effectue dans les prés de mi-juin à fin septembre avec l’installation mobile (6 stations) qui se déplace sur la parcelle. © E. Bignon

Le cahier des charges impose un minimum de 70% d’herbe dans la ration dont 5 kg sous forme de foin, 120 jours minimum de pâturage et un maximum de 1 800 kg de concentrés par vache et par an. Avec une consommation de 1 200 kg, le Gaec a encore de la marge. «Une des difficultés est d’atteindre un taux de matière sèche suffisant pour nos fourrages, soulignent les éleveurs. Atteindre 50% de matière sèche pour l’emballage n’a pas été simple ces deux dernières années. Si ce n’est pas le cas, nous recyclons ce fourrage pour les vaches allaitantes. »

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Yann Bouchard, conseiller à la Chambre d’agriculture du Cantal © E. Bignon

” LEStrois ateliers d’exploitation permettent une bonne complémentarité qui participe à la volonté d’‘autonomie chère aux éleveurs, et propose un polyvalence dans le travail qu’ils aiment. Il découle cependant de cette charge de travail importante, pleinement assumée par le couple. Tout comme ne pas prendre de week-end ou de congés. Au niveau des équipements, les Gaec ne présentent rien de très tape-à-l’oeil mais leur outil de production est fonctionnel.

Il y a peu de tensions au niveau du système avec une productivité animale limitée et un potentiel des sols très bon. Économiquement, compte tenu de la situation actuelle et du niveau de supplémentation, les Gaec gagneraient certainement à obtenir quelques litres de lait supplémentaires par vache tout en économisant moins sur les concentrés. »

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Eva Fichet, conseillère agronome à la Chambre d’agriculture du Cantal © E. Bignon< /figcaption>

« La réduction de l’azote a également permis de contrôler l’enherbement » – Eva Fichet, Chambre d’agriculture du Cantal

 
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