Mélenchon dit-il la vérité lorsqu’il attaque Borne ?

Mélenchon dit-il la vérité lorsqu’il attaque Borne ?
Mélenchon dit-il la vérité lorsqu’il attaque Borne ?

LA VÉRIFICATION – La dirigeante des Insoumis a rappelé les propos de la ministre de l’Éducation sur son compte X, affirmant que « les macronistes » ont « encore menti ».

La petite musique est devenue quotidienne sur les plateaux de télévision ou sur les réseaux sociaux. Depuis les soubresauts politiques du budget 2025 qui ont ébranlé le pays en décembre, avec la censure du gouvernement de Michel Barnier le 4 décembre à son paroxysme, les Insoumis et une partie de la gauche ciblent désormais les propos des élus de la Renaissance. Et plus précisément, sur leurs déclarations alarmistes sur les risques d’un scénario sans budget voté pour la nouvelle année.

Jeudi, c’était au tour du leader LFI Jean-Luc Mélenchon de reprendre cet argument sur son compte X : « A partir d’aujourd’hui, selon Élisabeth Borne, les retraites ne devraient plus être versées et les cartes Vitale ne devraient plus fonctionner. Les macronistes ont encore menti ; ils voulaient effrayer les gens pour les empêcher de penser librement. Le multicandidat à l’élection présidentielle vise directement l’ancien Premier ministre et aujourd’hui ministre de l’Éducation.

« Votre carte Vitale ne fonctionne plus, il n’y a plus de retraites »

Invité sur LCI le 24 novembre, Élisabeth Borne soulignait “les conséquences” du vote sur la motion de censure du gouvernement de Michel Barnier. « Si le budget de la Sécurité sociale était censuré, cela voudrait dire qu’au 1er janvier, votre carte Vitale ne fonctionnerait plus. Cela signifie que les pensions ne sont plus versées. Cela signifie que les fonctionnaires ne sont plus payés au bout d’un certain temps. »avait argumenté le député du Calvados. « Si le budget de la sécurité sociale n’est pas adopté, il n’y a plus de solution. Votre carte Vitale ne fonctionne plus, il n’y a plus de retraites »elle a également argumenté sur 2. Ou le scénario d’un «fermer» à la française, finalement évité.

« Les macronistes » ont-ils « encore menti »comme le soutient Jean-Luc Mélenchon, quand les Français pourraient-ils effectivement utiliser leur carte Vitale et bénéficier de leur retraite pour les personnes concernées au 2 janvier ? La censure de l’exécutif n’était pas synonyme de bloquer le pays grâce à une loi spéciale. Voté à l’Assemblée nationale le 16 décembre, puis au Sénat le 18 décembre, le texte a été promulgué le 20 décembre par le président de la République, Emmanuel Macron.

Assurer le fonctionnement du pays

Un texte central qui vise à « assurer la continuité de la vie nationale et le fonctionnement régulier des services publics »dans l’attente d’une proposition de budget 2025 du nouveau Premier ministre, François Bayrou. Selon l’article 45 de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF), ce « facture spéciale » autorise le gouvernement « continuer à collecter les impôts existants jusqu’au vote de la loi de finances de l’année ».

En effet, la loi spéciale assure le fonctionnement du pays en permettant le financement de l’Etat et de ses organismes de sécurité sociale. Sans ce vote, auquel les Insoumis ont préféré s’abstenir, les propos d’Élisabeth Borne, également antérieurs à la censure du gouvernement Barnier et sortis de leur contexte, auraient pu s’avérer vrais.

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