A Mayotte, la promesse de Bayrou sur la fin des bidonvilles est déjà malmenée

A Mayotte, la promesse de Bayrou sur la fin des bidonvilles est déjà malmenée
A Mayotte, la promesse de Bayrou sur la fin des bidonvilles est déjà malmenée

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Depuis plusieurs jours, le bruit sourd des outils travaillant la tôle résonne dans le quartier des cabanes de Cavani Sud, qui s’étend sur des kilomètres à flanc de colline, en Grande-Terre.

Des hommes transportent des blocs de bois aux clous rouillés, une femme assise par terre remplissant des sacs de ciment, des voisins trient les décombres, inspectent chaque morceau de débris, le tout sous un soleil de plomb.

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Le projet Bayrou de remettre Mayotte sur pied

En déplacement dans l’archipel, le Premier ministre a dévoilé « Mayotte debout ». Un plan d’urgence et une batterie de mesures destinées à tout reconstruire, sauf les bidonvilles, après le passage du cyclone Chido.

Le 14 décembre, le cyclone Chido a balayé les logements précaires de Cavani Sud, un quartier de Mamoudzou, la capitale du petit archipel de l’océan Indien.

Mais parmi les déchets qui jonchent dangereusement le sol – appareils électroménagers brisés, tissus déchirés, jouets d’enfants, matelas cassés – les maisons de tôle grise se relèvent.

Et pour pouvoir les construire en urgence, le système D est poussé dans ses retranchements, rendant ces logements encore plus précaires et dangereux.

Chaher « a mis deux jours » pour reconstruire la maison familiale, complètement détruite par les vents. Le sourire aux lèvres, il exhibe fièrement les panneaux solaires installés sur le toit, qui lui fournissent la précieuse électricité, qui tombait en panne sur l’île après Chido.

“Aucune solution proposée”

Les habitants sont obligés de « bricoler » pour ne pas « devoir dormir dehors », déplore Youssoufi Said qui a été contraint d’utiliser du bois plutôt que de la tôle.

« L’urgence, c’est de se mettre à l’abri pour affronter la saison des pluies, puisqu’il n’y a pas de solutions proposées par l’Etat », soupire, fataliste, Soubira Attoumani.

Lors de son déplacement à Mayotte en début de semaine, François Bayrou a promis d’« empêcher la reconstruction » des bidonvilles, sans préciser où seraient relocalisés leurs habitants – un tiers de la population.

Puis, interrogé à La Réunion sur les casernes déjà reconstruites, le Premier ministre a affirmé que « nous interviendrons évidemment ». « Mais il faut trouver des centres d’accueil. Cela ne se fait pas en claquant des doigts, mais de toute façon, l’État a la responsabilité de dire « ce n’est pas acceptable ».

 
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