Une première visite diplomatique pour les nouveaux dirigeants syriens

Alors que les nouveaux dirigeants syriens effectuent leur première visite officielle à l’étranger en Arabie saoudite, le gouvernement islamiste est sur la défensive après des modifications controversées des manuels scolaires.

Le ministère de l’Education a annoncé mercredi avoir apporté quelques modifications aux manuels scolaires, supprimant la propagande du parti Baas au pouvoir sous Bachar Al-Assad, mais aussi les poèmes sur les femmes et l’amour.

Les changements comprenaient également :

• l’interprétation d’un verset coranique relatif à ceux qui ont provoqué la colère de Dieu et les perduscomme faisant référence aux juifs et aux chrétiens ;
• la phrase nationaliste sacrifier sa vie pour défendre sa patrie a été en outre remplacée par l’expression sacrifier sa vie pour la cause de Dieu.

Dans un pays où cohabitent plusieurs religions, l’annonce des changements a suscité la polémique sur les réseaux sociaux.

Changer le programme scolaire sous la supervision de Hayat Tahrir al-Sham (le groupe islamiste proche du pouvoir) constitue non seulement un danger éducatif, mais aussi une menace à long terme pour le tissu social et l’avenir de la Syrie.» a déclaré le militant et journaliste kurde yézidi Shiyar Khaleal.

Les nouveaux dirigeants syriens ont jusqu’à présent cherché à plusieurs reprises à rassurer les minorités sur le fait qu’elles ne seraient pas victimes de violences. Mais certains incidents, comme l’incendie du sapin de Noël sur une place publique à Souqaylabiya, une ville chrétienne majoritairement orthodoxe située à l’ouest du pays, ont suscité la peur.

La question de la reconstruction

Et ces craintes existent aussi chez les dirigeants de plusieurs pays qui demandent des garanties avant de financer la reconstruction du pays, dont l’économie et les infrastructures sont exsangues après 14 années de guerre civile ayant fait plus de 528 000 morts.

Pour tenter de rassurer la classe politique mondiale, le chef de la diplomatie syrienne est arrivé mercredi à Riyad, la capitale de l’Arabie saoudite, à la tête d’une importante délégation comprenant le ministre de la Défense et le chef des services de renseignement.

Cette première visite dans l’histoire de la Syrie libre nous permet d’ouvrir une nouvelle page des relations syro-saoudiennes, à la hauteur de la longue histoire commune entre nos deux pays.

Les trois responsables ont été reçus par le ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Salmane, pour discuter des développements en Syrie et des moyens de soutenir le processus politique de transitiona indiqué la chaîne saoudienne Al-Ikhbariya.

Dans une interview accordée la semaine dernière à la télévision saoudienne Al-Arabiya, le nouveau dirigeant du pays, Ahmed Al-Charaa, a déclaré que l’Arabie saoudite jouerait certainement un rôle très important en Syrie, où elle pourrait profiter de de belles opportunités d’investissement.

Selon lui, l’organisation des élections en Syrie pourrait prendre jusqu’à quatre ans. Dans le même temps, il a déclaré qu’il espérait que le président élu américain Donald Trump lèverait les sanctions contre la Syrie. Le dirigeant a également souligné les intérêts stratégiques entre son pays et la Russie.

Signe que la tendance générale est à l’apaisement, la compagnie aérienne Qatar Airways a annoncé jeudi, dans un communiqué, la reprise de ses vols vers la Syrie le 7 janvier, avec trois vols hebdomadaires au départ de Doha.

Les liens entre Qatar Airways et la Syrie ont été brisées en 2011 après la répression brutale des manifestations en faveur de la démocratie par le gouvernement de Bachar Al-Assad.

Avec les informations de l’Agence -