Le cyclone Chido a dévasté les bâtiments et les infrastructures de Mayotte, mais aussi ses milieux naturels terrestres et marins. L’association Deep Blue Exploration a commencé à constater les dégâts sur la barrière de corail. Les coraux déjà blanchis par le phénomène El Nino ont été écrasés.
Les milieux naturels de Mayotte portent encore les cicatrices du passage du cyclone Chido. Sur terre, la végétation a été ravagée, en mer, la barrière de corail a également subi de lourds dégâts. L’association Deep Blue Exploration a commencé à constater l’état du lagon, l’un des symboles de la richesse naturelle mahoraise. “C’est le troisième chantier que nous faisons, nous avons déjà fait Sakouli et N’gouja», explique Gabriel Barathieu, le président de l’association, sur la plage de Mtsangadoua, au nord de l’île.
Au nord de l’île, comme au sud-est et au sud-ouest, le constat est le même. “Au bord du tombant, les coraux en bonne santé sont restés là, il y avait quelques branches cassées, mais je m’attendais à pire», raconte le plongeur. “En revanche, ce qui était déjà fragilisé par El Nino en mars et avril, tout ce qui était blanchi et à moitié mort a été écrasé par les vagues.« Les fonds de 10 à 20 mètres de profondeur sont ainsi peuplés de morceaux de corail brisé. »C’est un paysage lunaire avec seulement des détritus coralliens», poursuit-il.
Il faudra jusqu’à vingt ans pour reconstruire ce milieu, avec moins d’un centimètre par an de croissance pour certaines espèces. “Tant qu’il n’y a pas d’autre phénomène de blanchissement, climatique ou lié aux activités humaines», explique Gabriel Barathieu. “On voit bien qu’il y a certaines zones où il y a beaucoup d’algues, ce qui n’est pas bon signe pour les coraux, d’autant plus que c’est le début de l’été, l’eau va se réchauffer à nouveau. Nous verrons», conclut le plongeur. L’association est actuellement limitée dans ses conclusions. Ayant perdu tous ses bateaux, il ne peut pas encore aller au large pour constater l’état de la barrière de corail.