La ministre de l’Éducation Élisabeth Borne critiquée après sa visite à Mayotte

La ministre de l’Éducation Élisabeth Borne critiquée après sa visite à Mayotte
La ministre de l’Éducation Élisabeth Borne critiquée après sa visite à Mayotte

Plusieurs syndicats d’enseignants ont critiqué mardi 31 décembre 2024 l’attitude d’Élisabeth Borne lors de sa visite la veille à Mayotte, accusant le ministre de l’Éducation de n’avoir pas été à l’écoute de la situation des enseignants de l’île ravagée par un cyclone meurtrier.

«Le ministre ne […] ne répond pas, pire elle évite le débat”jugé sur X Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU, le premier syndicat des enseignants du primaire. Une référence au comportement d’Élisabeth Borne dans une vidéo tournée lundi à Mayotte, où l’on voit l’ancienne première ministre tourner le dos à deux enseignants qui l’interrogent sur la situation locale.

“Des aides de l’Etat qui n’arrivent pas, des personnels qui tiennent à bout de bras, parfois avec leurs fonds ou cagnottes, les établissements qui accueillent les familles […] Élisabeth Borne ne peut pas tourner le dos à cette réalité ! “, Le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, a également réagi sur X.

Élisabeth Borne s’est défendue mardi en dénonçant une séquence “tronqué” et qui “ne reflète pas” la teneur de ses échanges avec les deux professeurs.

« Engagé dans le dialogue, conscient et préoccupé par la gravité de la situation, je me suis longuement entretenu hier avec la direction et les syndicats enseignants de la situation à Mayotte et des enjeux de la rentrée scolaire », a-t-elle assuré, toujours sur X.

Une autre séquence télévisée a fait le tour du réseau social. Une attitude également vivement critiquée par les internautes.

Élisabeth Borne et d’autres membres du gouvernement ont accompagné lundi 30 décembre le Premier ministre François Bayrou en déplacement à Mayotte où le cyclone Chido, selon le dernier bilan officiel, a tué 39 personnes lors de son passage début décembre.

A cette occasion, un plan de soutien a été détaillé et comprend notamment des volets sur l’éducation.

De la « tentes scolaires » seront réunis cette semaine avant la rentrée scolaire prévue le 13 janvier, « selon des modalités appropriées, établissement par établissement ». Un plan visant à attirer et retenir les enseignants sera également lancé.

Cependant, ces mesures ont été jugées trop tardives et insuffisantes par le secteur.

Jean-Rémi Girard, président du Snalc (collèges et lycées), a l’impression que la rentrée scolaire est annoncée « avant même de se demander si on pouvait et comment on pourrait le faire » : « Les collègues n’ont plus de logement, ils devraient d’abord pouvoir trouver un logement » revenir enseigner, a-t-il déclaré à l’AFP.

Autre problème : de nombreux établissements scolaires ont été endommagés.

“Rien n’a été dit sur les modalités de réouverture des bâtiments scolaires en toute sécurité, des collègues nous disent que dans certains collèges le plafond est imbibé d’eau”, souligne auprès de l’AFP Sophie Venetitay, secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat de l’enseignement secondaire.

« L’Éducation nationale ne s’est pas donné les moyens de recenser les élèves, les personnels et l’état des bâtiments scolaires »se lamente-t-elle. Selon les syndicats, seul un tiers des enseignants de l’île ont été contactés depuis le cyclone.

 
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