Il avait déjà activé son plan Blanc en novembre. Non pas parce qu’il était submergé de nouveaux patients, mais parce qu’il ne parvenait pas à leur trouver un lit dans les services en aval – médecine générale, soins intensifs, chirurgie…. Vendredi 3 janvier, dans l’après-midi, l’hôpital de Vannes a réenclenché le dispositif de crise, cette fois, explique la direction, pour faire face à un afflux important de patients, qui nécessitent finalement une hospitalisation. . Jeudi 2 janvier, les urgences ont pris en charge plus de 200 patients, une fréquentation très importante, mais loin d’être inédite, surtout pendant la période des vacances. Un contexte « aggravé par un grand nombre de personnes âgées et par des épidémies persistantes de grippe et autres virus respiratoires », souligne la direction de l’hôpital. A cela il faut ajouter de nombreuses sorties du Smur pour des accidents ou des arrêts cardiaques par exemple.
Deux heures d’attente dans l’ambulance
«Jeudi, il y avait une dizaine d’ambulances et de camions de pompiers faisant la queue pour déposer les patients. Il y a eu deux heures d’attente, souligne le représentant CGT des pompiers professionnels du Sdis 56. Avant, on déposait les patients et on partait, maintenant on nous demande de les déposer un à un. La tension était telle que les pompiers ont même proposé d’installer une tente de poste médical avancé devant les urgences, pour accélérer l’accueil. Une option finalement écartée. Mais, peu avant minuit, le Sdis a mis en alerte un pompier soignant et son véhicule léger de soins pour prendre le relais du Smur, si nécessaire. A l’intérieur, les patients déjà admis étaient massés sur des civières. Comme l’épouse de Christian Guillou, entrée aux urgences jeudi, à 5 heures du matin, pour une sciatique. Vendredi midi, elle attendait toujours un neurochirurgien de Pontchaillou, à Rennes, pour lire son IRM et décider de la suite du traitement. « Les soignants sont compétents, à l’écoute et gèrent la crise du mieux qu’ils peuvent. Chapeau ! », salue Christian Guillou.
Trois patients en réanimation transférés à Saint-Nazaire
« Quand on arrive le matin, c’est plein de gens qui ont passé la nuit aux urgences, sur des civières. Ils sont enregistrés comme hospitalisés, mais il n’y a pas de lits en médecine générale, en chirurgie ou en réanimation », témoigne Paul Robel, médecin urgentiste. A tel point que trois patients en réanimation ont dû être transférés à Saint-Nazaire, confirme la direction de cet hôpital – car il n’y avait pas de place à Rennes ni à Nantes. C’est d’ailleurs le premier bénéfice de ce plan vierge : alerter les autres hôpitaux susceptibles de soigner des patients vannais. Et de prévenir les médecins de ville et le grand public, afin qu’ils évitent, autant que possible, un déplacement aux urgences. Pour l’instant, l’hôpital n’envisage pas de rappeler les soignants de leurs jours de repos, ni d’annuler des opérations ou autres soins.
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