Siège de l’Opéra de Paris, le Palais Garnier s’apprête à célébrer son 150e anniversaire. Voici cinq anecdotes historiques qui ont marqué ce monument parisien emblématique.
Le 5 janvier 2025, le célèbre monument parisien du Palais Garnier fêtera ses 150 ans. Commandé par Napoléon III, après quatorze années de travaux menés par l’architecte Charles Garnier, l’opéra fut inauguré en grande pompe le 5 janvier 1875 par le président de la République Mac Mahon, en présence de 2 000 invités venus de toute l’Europe. assistez à un événement extraordinaire : l’ouverture du plus grand opéra du monde.
Car avec ses 173 mètres de long et 125 mètres de large, le somptueux monument était alors le plus grand opéra du monde. Sa construction a coûté 36 millions de francs-or. Retour sur cinq événements qui ont marqué son histoire.
Alerte à la bombe en 1858
Le 14 janvier 1858, Napoléon III et l’impératrice Eugénie échappent miraculeusement à un attentat à la bombe alors que leur cortège arrive à l’opéra, alors situé dans l’étroite rue Le Peletier. Car si l’opéra de Paris rime, depuis un siècle et demi, avec Palais Garnier, cette institution fondée en 1669, a d’abord erré de salle en salle, changeant d’adresse parisienne onze fois en 200 ans. L’Opéra Le Peletier fut entièrement détruit par un incendie en 1873, désastre qui accéléra l’achèvement du Palais Garnier.
L’empereur a décidé de construire un nouvel opéra avec un environnement dégagé pour décourager de futures actions violentes. Ce sera l’Opéra Garnier, trônant seul sur son îlot urbain au bout de la vaste avenue de l’Opéra, spécialement ouverte par le baron Haussmann à la demande de Napoléon III.
Un des premiers immeubles parisiens alimentés à l’électricité
Le 5 janvier 1875, l’impressionnant bâtiment conçu par l’architecte Charles Garnier est inauguré en grande pompe. Mais à partir de 1881, les 340 becs à gaz du grand lustre du théâtre sont remplacés par des ampoules électriques. L’Opéra Garnier est l’un des premiers immeubles parisiens à bénéficier d’une installation électrique complète. L’avenue de l’Opéra voisine fut également la première artère parisienne à expérimenter l’éclairage public électrique en 1878.
Peintres au balcon
L’Opéra de Paris n’est pas seulement un lieu de musique et de danse. C’est aussi un cadre privilégié pour les peintres. Edgar Degas a passé une bonne partie de sa vie artistique à représenter, dans des centaines d’œuvres, des danseurs, chanteurs, musiciens, fans des coulisses.
Le peintre fréquente assidûment l’Opéra Le Peletier puis l’Opéra Garnier, préférant la relative sobriété du premier à la surcharge décorative du second.
Le triomphe de Maria Callas
C’est à l’Opéra de Paris que Maria Callas triomphe pour la première fois, le 19 décembre 1958, avec un récital unique retransmis à la télévision, devant un parterre de célébrités parmi lesquelles Charlie Chaplin et Brigitte Bardot. En 1964 et 1965, l’artiste se produit à nouveau sur la scène Garnier.
Le 20 février 1965, l’AFP décrit le triomphe de la diva : « Vingt et un rappels ont salué ce soir Maria Callas qui jouait La Tosca pour la première fois à l’Opéra. De l’orchestre à l’amphithéâtre (…), les applaudissements crépitaient, les fans scandaient son nom, tandis qu’une pluie de bouquets continuait de tomber sur la scène.
Rockstar ton ballet
Vingt ans après son légendaire passage en Occident à l’aéroport du Bourget, échappant aux agents du KGB alors qu’il était en tournée, Rudolf Noureev est nommé directeur du ballet de l’Opéra de Paris en septembre 1983 par le ministre de la Culture Jack Lang.
Pour sa première saison chez Garnier, Noureev choisit de mettre en scène et de danser le célèbre ballet russe Raymonda. L’agence soviétique Tass vante un spectacle qui « enrichit le répertoire du théâtre parisien » mais ne fait aucune mention du danseur transfuge.
Mort du sida le 6 janvier 1993, le « rockstar du ballet » a vu sa dépouille honorée dans le parc Garnier, son cercueil porté jusqu’à l’escalier monumental par six de ses anciennes danseuses vedettes.