Pêchers, noyers, cerisiers, noisetiers, pommiers… A Gargenville, commune située à quelques kilomètres de Mantes-la-Jolie (Yvelines), la mairie vient de signer pour la création d’un étonnant massif forestier. Appelé « forêt alimentaire », ce poumon vert est censé approvisionner, dans les années à venir, les centres de loisirs et les maisons de retraite en fruits et baies sauvages.
Un millier d’arbres et d’arbustes seront plantés dans les mois à venir, sur un terrain de cinq hectares situé en périphérie de la ville et pris en sandwich entre deux supermarchés. «C’est un dossier sur lequel nous travaillons depuis près de deux ans», explique Yann Perron, maire (DVD) de Gargenville et architecte de cette forêt. J’avais cette idée en tête depuis assez longtemps. Lorsque la parcelle agricole qui nous appartenait est devenue disponible, nous avons travaillé très concrètement sur ce projet. Nous avons reçu des subventions et nous avons été aidés notamment par le parc naturel régional du Vexin. »
Les premiers plants seront plantés au printemps et à l’automne prochains. Ils devraient produire leurs premiers fruits assez rapidement : cerises, pommes, poires, châtaignes, prunelles, etc. La cueillette sera effectuée par les riverains. « Le site ne sera pas ouvert au public, ce ne sera pas un parc », prévient le maire. On imagine des centres de loisirs s’y rendre avec des enfants pour récolter des pommes, des associations de parents vendant leur récolte pour financer les activités scolaires. Les maisons de retraite pourront également s’en approvisionner pour soigner les personnes âgées. Le panel est assez large. »
Si les enfants pourront goûter et cueillir les fruits lors des sorties, ils ne pourront pas les déguster au menu de la cantine : la réglementation impose une traçabilité stricte, qui interdit tout écart. Et tant pis pour l’efficacité du court-circuit…
Au-delà de son intérêt pédagogique et culturel, ce jardin géant, dont il n’existe que quelques exemples en Île-de-France, séduit également par son impact environnemental. La reconversion d’un champ en forêt contribue au captage du dioxyde de carbone et à la création d’îlots de fraîcheur en ville, notamment dans la vallée de la Seine très urbanisée.
Ce type de forêt se présente comme un écosystème à part entière et attire les insectes et les petits animaux. Il est généralement divisé en plusieurs strates, celle la plus proche du sol abritant la menthe, l’oseille, les choux, etc.