L’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) étend son programme national de préservation des espèces animales menacées et intensifie sa lutte contre la chasse illégale. Dans une interview avec Le360Zouhair Amhaouch, chef de la division parcs nationaux et aires protégées à l’ANEF, détaille ces opérations qui couvrent toutes les régions du Royaume.
«Nous travaillons avec les douanes, la Gendarmerie royale et les Forces armées royales pour mettre fin au braconnage et à la contrebande transfrontalière.», explique-t-il. Par exemple, la récente saisie d’une grande quantité de chardonnerets dans les régions d’Oujda et de Guercif a démontré l’ampleur de ce commerce illégal, qui transgresse particulièrement les frontières orientales du Maroc.
Et de préciser que, conformément à la loi n°29.05 relative à la protection de la faune et de la flore sauvages et au contrôle de leur commerce, il est formellement interdit de «capturer, garder ou vendre ces oiseaux». «Toute infraction est punie d’une amende comprise entre 5 000 et 20 000 dirhams par spécimen, outre la confiscation du matériel utilisé, y compris les moyens de transport.», souligne notre interlocuteur.
Le trafic de perroquets et d’autres oiseaux, notamment ceux d’Amérique latine, est également sévèrement réprimé, notamment dans le cadre de deux conventions internationales. L’ANEF a donc intensifié ses efforts pour protéger ces espèces menacées, en s’appuyant sur de multiples partenariats.
Lire aussi : COP16 : chiffres clés sur l’état alarmant de la nature dans le monde
«Les résultats sont encourageants depuis 2015, date d’entrée en vigueur de la loi 29.05», raconte le gérant. “Nous protégeons de nombreuses catégories d’oiseaux et recourons parfois à l’insémination pour favoriser leur reproduction et augmenter leur population dans des réserves spécialement aménagées.», ajoute-t-il.
Connu au Maroc sous les noms de « Stayla » ou « Mouknine », le chardonneret se distingue par son plumage coloré et son chant mélodieux. Très apprécié, cet oiseau fait pourtant l’objet d’un trafic actif, que l’ANEF s’emploie à combattre pour assurer sa survie dans la région.
Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
28/12/2024 à 19h06