Deux semaines après le passage du cyclone Chido à Mayotte, le Prime Minister François Bayrou est attendu dans l’archipel les 29 et 30 décembre. Il sera accompagné du ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, Elisabeth Bornecelui de l’Outre-mer, Manuel Vallsmais aussi Valérie Létard chargé du Logement, le ministre de la Santé, Yannick Neuder et le ministre délégué à la Francophonie et ancien sénateur de Mayotte, Thani Mohamed-Soilihi.
Cette importante délégation sera réunie pour aborder les différents aspects de l’aide et de la reconstruction et tenter de calmer la colère des Mahorais qui s’est exprimé lors de la visite d’Emmanuel Macron.
Symbole de cette colère, un sénateur de Mayotte issu de la majorité présidentielle réclame une commission d’enquête parlementaire sur ce qu’il qualifie de “gestion de crise chaotique. Dit Omar Oili dénonce d’abord la prévention, la mise à l’abri des populations précaires à l’approche du cyclone.
Aujourd’hui, les gens meurent de soif, les gens meurent de faim. Ce n’est pas digne de la France.»
Saïd Omar Oili, senator from Mayotte
«Pourquoi n’avons-nous pas anticipé, se demande-t-il. Pourquoi y a-t-il des choses que nous aurions peut-être pu éviter ? Comment se fait-il que dans les quartiers où se trouvent de nombreux bidonvilles où vivent 100 000 personnes, nous n’avons hébergé que 15 000 personnes ? Où sont les autres ?
Selon lui, le nombre de morts dans ces bidonvilles est sous-estimé. Les personnes en situation irrégulière n’osent pas parler aux agents métropolitains de la préfecture. Elle s’alarme également sur l’aide humanitaire, certes présente, mais mal gérée, trop centralisée et surtout insuffisante.
« On nous dit qu’il y a beaucoup d’aides, mais nous ne les voyons pas. La population meurt de faim. Récemment, le préfet a déclaré qu’en 10 jours, ils avaient distribué environ 390 000 bouteilles d’eau sur une population de 312 000 voire 400 000 habitants. C’est-à-dire que chaque individu n’a eu qu’un litre d’eau pendant 10 jours ? Aujourd’hui, les gens meurent de soif, les gens meurent de faim. Ce n’est pas digne de la France.»
Saïd Omar Oili demande donc au Parlement d’agir, d’entendre et d’enquêter. “La commission d’enquête parlementaire fera la lumière sur les responsabilités de chaque parti”, estime-t-il. Pour que l’expérience Chido à Mayotte serve à mieux préparer les futurs cyclones.
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