l’essentiel
Les randonneurs et skieurs de fond de la station de Chastreix-Sancy (Puy-de-Dôme) ne peuvent plus profiter de leurs activités depuis qu’un couple d’agriculteurs a refusé de quitter une emprise. Le conflit ne semble pas résolu, au grand désarroi du maire du village et de ses administrés.
La neige est tombée, mais personne n’est là pour en profiter dans la station de Chastreix-Sancy (Puy-de-Dôme) ces derniers jours. Les randonneurs et skieurs de fond ne peuvent plus profiter de leur terrain de jeu favori. Pour quelle raison ? Une guerre de territoire. Depuis des décennies, un droit de passage est accordé par un agriculteur sur ses terres pour que ces sportifs d’hiver puissent rejoindre les grands plateaux.
Le problème, c’est que cet homme a vendu son terrain en mars dernier et que les nouveaux propriétaires ne veulent plus laisser passer les voies ferrées. Le couple d’agriculteurs, qui habite en Lozère à plus de 100 km de la station de ski, n’est pas aussi coopératif que l’ancien hôte. « C’est sa propriété. Ce n’est plus accessible. Interdit”, résume Michel Labut, le maire du village, auprès de TF1.
Effet boule de neige
Depuis des semaines, il n’y a plus d’accès à la montagne malgré les chutes de neige exceptionnelles. “Nous n’avons pas d’autres voies, pas d’autre choix”, résume l’élu, déçu, interrogé par RTL. Les propriétaires des lieux, de leur côté, ont posé des barbelés et installé des caméras de surveillance. Et assurez-vous qu’ils sont dans leur droit. « Ils voudraient que tout soit gratuit. Ils ne m’ont pas donné la montagne, je l’ai payée», répond un membre du couple, toujours interrogé par RTL.
Ce dernier laissait néanmoins une lueur d’espoir en souhaitant exploiter une quinzaine d’hectares pendant six ans en échange du droit de passage. Ce qui ne plaît pas à Michel Labut, cité par La Montagne. « Mon conseil municipal a refusé pour ne pas créer un effet boule de neige avec les autres agriculteurs. Nous serions d’accord pour lui céder ces 50 hectares mais seulement l’été prochain. Cela ne lui convient pas.
Une pétition lancée, le litige bientôt devant les tribunaux ?
Résultat, de nombreuses activités sont actuellement impossibles ou doivent changer leurs habitudes. C’est le cas de Dominique, qui propose des balades en traîneaux à chiens et qui a besoin de descendre plus joliment dans la vallée, où la neige se fait plus rare. « Je dors très peu en ce moment. Ça me rend fou […] C’est tout ce à quoi je pense”, a-t-il déclaré à TF1. Or, la zone au cœur du litige est minime, « la largeur est d’environ 400 mètres », souligne l’édile.
Pour tenter de régler la situation, le collectif Touche pas à mon Sancy a lancé une pétition qui a déjà récolté plus de 5 000 signatures. Ils souhaitent un droit de passage en hiver mais aussi tout au long de l’année puisque le secteur est très apprécié des randonneurs, des vététistes et même des cavaliers à la fonte des neiges. Le dialogue semble désormais rompu et le dossier est entre les mains de la préfecture du département. Et si la solution n’est pas trouvée ? « Nous examinerons la voie légale », conclut le maire du village.