Les paroles des politiciens ont le pouvoir de façonner notre compréhension des questions sociales… pour le meilleur et pour le pire. Cette année, ils nous ont donné beaucoup de choix. Voici une sélection de quelques-unes des citations les plus mémorables de 2024.
Après neuf années sous ce premier ministre, cette promesse du Canada est rompue.
Pierre Poilievre
Depuis qu’il est chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre ne cesse de répéter que le Canada est « brisé ». Son ton est souvent hargneux, mais les Canadiens le croient : son parti possède une avance d’environ 20 points dans les intentions de vote sur les libéraux. Pendant ce temps, Justin Trudeau, au pouvoir depuis neuf ans, a passé une partie de l’automne à se défendre contre la révolte de certains députés qui voulaient son départ. Une chose est sûre : il y aura des élections fédérales en 2025.
Vincent Brousseau-Pouliot, La presse
Ce qui compte, c’est la moyenne au bâton.
François Legault
À l’automne 2023, le gouvernement Legault se félicite d’avoir attiré, à coup de milliards de subventions, l’usine de batteries Northvolt. Quinze mois plus tard, l’entreprise est en faillite, on ne sait pas ce qu’il adviendra du projet et les contribuables québécois pourraient perdre jusqu’à 510 millions. Le gouvernement Legault parle désormais de sa « moyenne au bâton » dans le secteur des batteries, mais il a laissé une grande partie de sa crédibilité économique dans ce dossier. Cela ne l’aidera pas dans les sondages. La CAQ a passé l’année 2024 au deuxième rang des intentions de vote, derrière le Parti québécois.
Vincent Brousseau-Pouliot, La presse
On voit malheureusement, et Dieu sait que je le vois tous les jours à l’Assemblée nationale, la construction de cet Autre […] et sa culture qui par définition serait dangereuse ou inférieure.
Haroun Bouazzi
L’année 2024 a déjà été difficile pour Québec solidaire lorsque le député Haroun Bouazzi a prononcé en novembre un discours maladroit sur « la construction de cet Autre ». Sur un sujet sensible comme le vivre ensemble, ses propos clivants ont provoqué une crise. Il n’est pas le seul homme politique à avoir commis une erreur dans ce domaine, mais ses excuses ont été tardives et ont été repoussées par tous les députés de l’Assemblée nationale, y compris ceux de son propre parti.
Vincent Brousseau-Pouliot, La presse
Ensemble, nous avons créé de nombreuses fissures dans le plafond de verre le plus haut et le plus solide. Et ce soir, nous sommes sur le point de le casser.
Hillary Clinton
Le soutien d’Hillary Clinton à la candidate démocrate Kamala Harris était chargé. Comment ne pas penser à la déception de la candidate battue par Donald Trump en 2016. Comment ne pas imaginer ce qu’elle a ressenti au moment de passer le flambeau, elle qui a dû pleurer son rêve d’être la première femme présidente des Etats-Unis. Hillary Clinton a agi avec grâce, en prononçant un discours mobilisateur dans une étonnante démonstration de solidarité féminine. Pour autant, le plafond de verre n’est pas brisé.
Nathalie Collard, La presse
Je suis entré à la mairie à ma manière, et je vais aussi [le] partir à ma manière. La tête haute, en restant moi-même, en gardant le cœur ouvert et droit.
Valérie Plante
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a surpris tout le monde le 23 octobre dernier en annonçant qu’elle ne briguerait pas un troisième mandat. Elle doute qu’elle aura le même niveau d’énergie pendant encore cinq ans. Il faut dire qu’elle a connu des problèmes de santé, en plus de traverser plusieurs zones de turbulences : la COVID-19, la crise du logement, l’itinérance… Nous racontera-t-elle l’histoire de son mandat dans le troisième tome de Simone Simoneau ?
Nathalie Collard, La presse
Nous n’avons pas le luxe de transférer notre déficit ailleurs. Chacun, comme j’aime le dire, doit gérer sa propre fougère.
Geneviève Guilbault
Le ministre des Transports et de la Mobilité durable a rendu en avril dernier la responsabilité des transports publics aux villes. Depuis la pandémie, Québec et les villes s’affrontent pour savoir qui doit combler les déficits des entreprises de transport. La CAQ a accepté de payer 870 millions pour les quatre prochaines années, ce qui ne couvre pas tous les besoins. Une firme mandatée par Québec dit avoir identifié des économies possibles de 346 millions. Pendant ce temps, les navetteurs ont vu des stations de métro fermer cette année en raison du manque d’entretien.
Philippe Mercure, La presse
Dieu a épargné ma vie pour une raison. Et cette raison était de sauver notre pays et de redonner à l’Amérique sa grandeur.
Donald Trump
Avec Trump, on a toujours l’embarras du choix en matière de citations. Ses menaces, mensonges et autres coups de gueule (sur les migrants mangeurs de chats et de chiens par exemple) ont résonné partout. Mais rien de tout cela n’aura fait dérailler sa campagne. Après avoir survécu à une tentative d’assassinat, il triompha. Plus de 77 millions d’Américains ont jugé qu’il était le mieux placé pour « sauver » leur pays. Il reviendra à la Maison Blanche en janvier. Bonne chance, chers voisins.
Alexandre Sirois, La presse
Personne ne nous arrêtera, ni La Haye, ni l’Axe du Mal, ni personne d’autre.
Benyamin Nétanyahou
Benjamin Netanyahu a tenu ces propos au début de l’année. Rétrospectivement, il avait raison. Rien ni personne n’a vraiment osé tenter de ralentir les opérations israéliennes à Gaza en réponse à l’attaque meurtrière du Hamas du 7 octobre 2023. Elles ont fait désormais près de 45 000 morts, en majorité des civils. En novembre, le Premier ministre et son ancien ministre de la Défense ont fait l’objet de mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Aux yeux de Netanyahu, il s’agit d’une décision « antisémite ».
Alexandre Sirois, La presse