La justice administrative a confirmé jeudi l’obligation pour un Iranien de 43 ans, ancien migrant originaire de Calais, de quitter le territoire français, malgré son histoire d’amour avec une Française, racontée dans un livre et inspiré un film.
En 2016, Mokhtar M. parvient à rejoindre l’Angleterre à bord d’un bateau acheté avec l’aide de Béatrice Huret, une bénévole de la « Jungle » de Calais qui l’héberge et avec qui il a noué une relation amoureuse. . Elle a été reconnue coupable de l’avoir aidé, mais a été exemptée de peine.
Béatrice Huret a raconté son histoire dans le livre « Calais mon amour », écrit avec Catherine Siguret, qui a ensuite inspiré le film « Ils sont vivants » de Jérémie Elkaïm, sorti en 2022.
L’annulation de l’OQTF recommandée
Après plusieurs années passées en Angleterre et une relation à distance, Mokhtar M. rentre en France en mars 2022, où il demande un titre de séjour et épouse Béatrice Huret.
Mais le 19 mars 2024, la préfecture du Pas-de-Calais refuse de lui délivrer une carte de séjour et prend à son encontre une obligation de quitter le territoire français (OQTF), accompagnée d’une interdiction de revenir en France pour une durée déterminée. année.
Mokhtar M. a contesté cet arrêté préfectoral le 11 décembre devant le tribunal administratif de Lille, invoquant sa situation matrimoniale en France et les risques auxquels l’exposerait, selon lui, un retour en Iran du fait de sa conversion au christianisme.
Le rapporteur public a recommandé l’annulation de l’OQTF et la délivrance d’un titre de séjour.
Le tribunal a toutefois jugé jeudi que son mariage était encore « récent » et a relevé que Mokhtar M. ne démontrait « aucune intégration sociale ou professionnelle sur le territoire français ». De plus, il n’a pas démontré qu’il mettrait sa vie en danger s’il retournait en Iran, selon les juges.
Le tribunal a donc confirmé l’OQTF.
Les juges ont toutefois annulé l’interdiction de retour en France, compte tenu notamment de ses liens familiaux et du peu de menace qu’il représente pour l’ordre public. Mokhtar M. est donc sommé de quitter le territoire français mais pourra envisager un retour légal ultérieur.
Interrogée, son avocate Me Marie-Hélène Calonne a qualifié cette décision de « décevante » et a annoncé son intention de faire appel. L’exécution de l’OQTF ne devrait pas avoir lieu avant l’examen d’un tel recours.