Le Festival de la transition écologique et numérique est né en 2021 à Dijon, de l’initiative d’un collectif de partenaires issus d’horizons divers, mobilisés pour mettre en place, à travers une programmation variée, un événement à forte résonance territoriale. Depuis 2022, de nouveaux territoires et partenaires locaux ont rejoint le projet : cette année, le festival s’est déroulé, du 4 novembre au 8 décembre, dans quatre bassins de population et d’emploi : Dijon métropole, Chalon-Le Creusot, Besançon -Dole-Mouchard et Nord. Franche-Comté. A Dijon, l’événement s’est déroulé sur le campus de l’Ecole Spéciale des Travaux Publics (ESTP) et de l’Ecole Supérieure d’Electronique de l’Ouest (ESEO) avec, en point d’orgue, le 2 le 4 décembre, l’opération « Votre métier de demain , ville durable et bas carbone », une expérience ludique au cours de laquelle les visiteurs se sont vu confier une mission qui les a amenés à collaborer pour identifier et mobiliser des compétences clés au service d’un projet contribuant à la décarbonation.
Au sein de ces formations, plus de 60 métiers étaient représentés, allant de la formation CAP à Bac+8, sur les thématiques du logement, de la mobilité, de la santé et de la nutrition. « Nous avons eu 5 000 participants l’année dernière, preuve que ce festival répond à un besoin. Ses objectifs sont simples : il s’agit de sensibiliser aux enjeux de la transition écologique et de présenter les métiers qui y sont liés en Bourgogne-Franche-Comté. explique Laurence Mangenot, directrice de l’ESTP Dijon et présidente du Campus des Métiers et des Qualifications (CQM) Ville Verte. Ce Festival s’adresse particulièrement aux « apprenants » : collégiens, lycéens, étudiants et apprentis. Souvent inquiets de l’avenir de la planète, ils sont également confrontés à des choix d’orientation. Les formations et métiers de la transition écologique et numérique offrent des opportunités d’avenir professionnel et ainsi des moyens d’agir et de donner du sens à son métier. Le forum s’adresse également aux personnes en reconversion et en recherche d’emploi, aux enseignants et aux salariés.
Sur cette question de l’emploi, Carmen Munoz-Dormoy, directrice régionale de l’action d’EDF Bourgogne-Franche-Comté, a souligné le fort besoin de recrutement d’ici 10 ans de l’énergéticien : « Au BFC, entre 400 et 600 emplois par an seront pourvus, à tous les niveaux (20 % de baccalauréat professionnel, 50 % de techniciens et 30 % de diplômés de l’enseignement supérieur), pour répondre à un double défi de décarboner notre économie et d’augmenter la production d’énergies renouvelables. énergie. Des recrutements sont notamment prévus à la centrale de Belleville, à proximité immédiate du département de l’Yonne, ou encore chez Framatome, qui envisage de tripler sa production, sans compter sur le développement de la filière hydrogène dans la région, source de nouveaux métiers ». De son côté, Thomas Fraïoli, directeur régional d’Enedis Bourgogne, évoque une hausse d’activité de 20% par an : « À ce rythme-là, il nous sera impossible de fonctionner à effectif constant. Nous prévoyons donc plus de 3 000 recrutements dans les trois prochaines années au niveau national, dont une centaine au BFC ».
Emplois et futures formations
Et pour aider au recrutement, deux clubs thématiques ont été créés à BFC : le club des écoles du réseau (animé par Enedis) et le club des écoles du bâtiment (co-organisé par la FRTP et la FFB, représentant 1 100 entreprises et 11 000 emplois à BFC). « L’idée est de faire connaître nos métiers dès le CE2 avec des modules spécifiques qui trouvent leur place au cœur de l’enseignement dispensé au lycée. Cela représente 30% des matières enseignées et 18 semaines de stage par an dans nos entreprises ». Cette année, quatre lycées ont conclu des contrats avec Enedis (à Dijon, Montbard, Cosne-sur-Loire, et le BTS du lycée technologique Gustave Eiffel). Pour le club des écoles de bâtiment, l’objectif est le même, avec un besoin de recrutement du secteur estimé à 550 postes annuels selon Jérôme Caramelle, secrétaire général de la fédération française du bâtiment, et Claire Paris, secrétaire générale de la fédération régionale des travaux publics.
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Dans ce contexte, les acteurs de la formation se mobilisent pour « préparer les compétences de demain susceptibles de répondre aux enjeux de la transition écologique », précise Marie Agnès Garnier, adjointe à la Délégation académique régionale à la formation professionnelle initiale et continue (DRAFPIC). « Il faut développer l’attractivité des métiers de ce secteur, créer des passerelles, détecter les métiers de demain qui auront une dimension écologique, orienter les candidats vers ces métiers et aider les entreprises à recruter… », soutient Michel Swieton, directeur de France Travail BFC. « En attendant ces nouvelles formations et leurs lots de nouveaux diplômés, il faudra aussi transférer les métiers existants pour gagner en vitesse, agir immédiatement, plus vite que la formation initiale qui prendra entre dix et 20 ans », argues Jean-Patrick Masson, vice-president of Dijon Métropole in charge of ecological transition.