Par
Inès Cussac
Publié le
23 décembre 2024 à 7h14
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Le dernier conseil municipal de l’année ne s’est pas terminé comme prévu. Cela n’a pas fini, point final. Jeudi 19 décembre 2024, les élus de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) se sont réunis pour délibérer sur une cinquantaine de sujets sous la présidence de la maire, Brigitte Marsigny (LR).
La séance ne durera que deux heures. Les conseillers municipaux se réuniront le mardi 24 décembre 2024 pour terminer ce dernier conseil de l’année.
Un acheteur plutôt connu
Tout est parti du point 13 de l’ordre du jour. Ce jeudi soir, Thibaud Barranco, élu d’opposition, prend la parole. Il évoque plusieurs problèmes liés à la vente d’une maison et de son terrain appartenant à la Ville. Le bien a été vendu 14 750 euros au-dessus de la valorisation du domaine. Il n’a pas fait l’objet d’un appel d’offres. Enfin, le profil de l’acheteur soulève des questions sur un éventuel conflit d’intérêts. Cette dernière est bien connue de la majorité municipale puisque sa famille a déjà bénéficié d’une vente de Brigitte Marsigny.
« Madame Claveau, dehors. Madame Léon, dehors. Richard Testa, il fait son coming-out ! » ordonne le maire en interrompant Thibaud Barranco. Plus tard, elle explique : « la permanence de l’association Noisy-Avenir appartient au père de celui qui veut acheter ce bien ». En expulsant un tiers des élus de la majorité, il applique les consignes du délégué à l’éthique. « Il fallait que les membres du conseil d’administration de Noisy Avenir, qui font partie de la majorité, s’éloigner. Ils sont donc dehors. C’est la raison pour laquelle ils ne participeront pas au vote », veut préciser celui qui a déplacé la mairie de Noisy-le-Grand vers la droite en 2015.
“Est-ce une blague?” »
De son côté, le président du groupe Engagés pour Noisy, Joseph Zrihen, tente de résumer la situation. « Ce sont des bons les propriétaires de votre bureau À qui vendez-vous ? Non, c’est sa fille. » La réponse de Brigitte Marsigny est aussi vive que celle adressée à Vincent Monnier, ancien candidat au poste de maire. Il a demandé si d’autres personnes avaient postulé pour acheter la propriété. « Sur les raisons de sa vente, nous vous suivons. Après, du côté de l’acheteur, nous voulons être sûrs que c’est dans l’intérêt de la Ville et que le juste prix a été respecté. D’où ma question, y a-t-il eu une publication pour que d’autres personnes puissent postuler ? » Réponse du maire : « Ah ben ça, je vous le dis, on ne se précipite pas aux portes sur un appartement dans un état absolument lamentable […]. Il n’y a pas de concurrence […]. Une vente avait été proposée mais personne n’en voulait. Le prix a été respecté puisqu’il est supérieur à la valeur des domaines. » Déplacez-vous, il n’y a rien à voir.
De quoi faire bondir les groupes d’opposition et notamment un autre ancien candidat aux élections municipales, Emmanuel Constant. Ce dernier demande une interruption de séance de cinq minutes « pour discuter » avec tous les élus des groupes d’opposition. L’échange se transforme vite en désertion. “Après consultation, les membres des oppositions ont estimé qu’eux aussi étaient intéressés par le vote et donc à ce titre ils ne pouvaient pas participer au vote et donc ils ont quitté la salle”, explique-t-il. “Est-ce une blague?” Il n’y a donc plus de quorum ? Donc il n’y a plus de conseils», constate Brigitte Marsigny devant l’assemblée chancelante.
Mardi 24 décembre 2024, une nouvelle tentative le conseil aura lieu. La magie de Noël aidera peut-être les élus à rester en place pour enfin voter sur toutes les délibérations avant 2025.
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