“Je sentais que je n’étais plus une priorité”, avant de revenir au RCT, Aymeric Luc évoque les raisons de son départ pour Pau

“Je sentais que je n’étais plus une priorité”, avant de revenir au RCT, Aymeric Luc évoque les raisons de son départ pour Pau
“Je sentais que je n’étais plus une priorité”, avant de revenir au RCT, Aymeric Luc évoque les raisons de son départ pour Pau

Cet après-midi, au moment de rencontrer Mayol, Aymeric Luc aura forcément le cœur lourd. Car si elles n’étaient pas linéaires, les trois saisons qu’il a passées au port [de 2021 à 2024] a marqué sa carrière. Car sur le terrain, il connaîtra dix-neuf des joueurs toulonnais. Mais aussi parce qu’en fin de contrat la saison dernière, il a longtemps cru que son aventure varoise allait perdurer dans le -. Mais des négociations ratées et une arrivée opportuniste de la Section paloise plus tard, l’arrière latéral de 27 ans rejoint finalement le Béarn. Hier, depuis le quartier des Gueules Cassées de La Valette (où la Section s’est installée depuis jeudi), le Basque est revenu sur ce rendez-vous manqué.

Que pensez-vous du début de saison paloise ?

Ce n’est pas à la hauteur de nos ambitions, principalement à cause des défaites à domicile. Aujourd’hui nous sommes 10esce n’est pas ce que nous visions, surtout avant un déplacement très compliqué à Toulon.

Personnellement, comment jugez-vous vos premiers mois ?

Rejoindre une nouvelle aventure a été pour moi l’occasion de me mettre au défi. Sur le terrain, mais pas seulement. Il fallait que je trouve ma place dans un nouveau vestiaire, sortir de ma zone de confort. Mais finalement, dans un vestiaire, on a tous les mêmes passions, et on se connecte facilement. Ensuite, on le sait : c’est par le terrain qu’on s’intègre le mieux, c’est ce que j’essaie de faire.

En quittant Toulon, pourquoi avez-vous choisi de vous installer à Pau ?

J’ai eu des discussions avec d’autres clubs, mais aucune offre. Le marché des ailiers/arrières était bloqué et la section est arrivée avec beaucoup de détermination. Dès lors, le choix est soit de prolonger jusqu’à Toulon, soit d’aller à Pau. Et j’ai opté pour la Section avec un projet qui me convenait, dans un club qui correspond à mes valeurs. Assez serein, sûr de ses forces et de ses faiblesses, mais qui avance dans une seule direction et ne change pas de cap à la moindre turbulence.

Vos discussions étaient pourtant très avancées pour une prolongation à Toulon. Qu’est-ce qui explique ce revirement ?

Je sentais que le - de jeu que Toulon allait m’offrir n’allait pas me rendre heureux dans le rugby. J’ai donc préféré tenter le coup, repartir sur quelque chose de nouveau, afin d’avoir toutes les cartes en main. A Toulon, je sentais que je n’étais plus une priorité. J’avais beaucoup joué jusque-là, mais j’étais persuadé que mon - de jeu allait diminuer de saison en saison.

Paradoxalement, la décision a été prise en décembre dernier, en plein milieu d’un très bon début de saison. Vous avez joué, continué, tout allait bien pour vous…

C’est vrai que j’avais continué durant les deux premiers mois, dans une équipe qui allait bien, et avec laquelle je prenais beaucoup de plaisir. C’était un bon cycle, et nos négociations étaient avancées pour une prolongation à Toulon. Nous sommes même parvenus à un accord. Mais c’est à ce moment que le RCT finalise l’arrivée de Melvyn. [Jaminet]. Je pense que le club voulait nous avoir tous les deux en position de numéro 15, mais je savais aussi que nous étions nombreux dans le triangle arrière, et que l’arrivée de Melvyn amenait un joueur/buteur de grande qualité qui jouerait tous les week-ends.

Mais il est légitime qu’un club ambitieux compte plusieurs joueurs de haut niveau à chaque poste. N’avez-vous pas vu l’arrivée de Jaminet comme une opportunité de vous confronter à ce qu’il y a de mieux au poste ?

J’en ai parlé avec Pierre [Mignoni]qui m’a expliqué qu’il y aurait évidemment de la concurrence, mais que je jouerais. A l’arrière et sur l’aile. Et que Melvyn faisait parfois la queue à l’ouverture. Sauf qu’en rassemblant tous les éléments, je me suis rendu compte que la saison de l’arrivée de Pierre [2022-2023]Je n’avais que très peu été utilisé sur l’aile [7 fois]mais aussi que je n’avais jamais vu Melvyn jouer en numéro 10. Tout ça combiné, je pensais que ça allait bloquer. Et si j’étais le gars qui se retrouvait sur le banc de touche et que mon - de jeu diminuait, je ne serais plus content.

Sauf que vous aviez déjà donné votre accord à Toulon…

C’est vrai que nous étions d’accord avec Pierre, mais je n’ai jamais reçu le contrat. Au bout d’une, deux, trois semaines, j’ai réalisé que quelque chose n’allait pas. Et dans cet espace--, Pau est arrivé. Tout s’est négocié en trois jours, j’ai donc compris que mon avenir n’allait probablement pas se faire à Toulon.

Finalement, durant vos six derniers mois, vous avez peu joué. Comment l’avez-vous vécu ?

Je n’avais qu’une envie : bien finir mon aventure. J’ai donc tout donné chaque jour, à chaque entraînement. Donc je n’ai pas joué, et j’ai compris qu’à Toulon il y avait de très grands joueurs, et que si on voulait se passer d’Aymeric Luc, on pouvait le faire. J’ai été déçu, mais j’ai tout donné, car je ne voulais pas avoir de regrets.

En plein été, comment avez-vous vécu l’annonce de la suspension de six mois de Melvyn Jaminet ? Comme une petite vengeance ? Ou avec le regret d’avoir quitté le club ?

Ni l’un ni l’autre. J’étais parti pour mon aventure à Pau et je n’y avais pas pensé. Au contraire, j’étais heureux de savoir que Marius [Domon] allait avoir l’occasion de se montrer. Et il l’a très bien fait.

Que retiendrez-vous finalement de ces trois saisons à Toulon ?

C’est un club qui a marqué ma vie. Parce que je suis arrivé à 23 ans, et je me suis défini comme une personne. Avec mes qualités et mes défauts. Ces années garderont donc toujours une place particulière dans mon cœur. Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas. Mais ce qui m’a plu durant ces trois saisons, c’est cette tension permanente, ce besoin de résultat absolu. J’ai adoré ce quotidien et le fait d’être toujours attendu. Donc la fin ne m’a pas plu, m’a rendu triste, en colère, mais ça fait partie du rugby. Les carrières ne sont pas linéaires et je préfère utiliser cela pour l’avenir.

Pour conclure, qu’est-ce qui vous passera par la tête lorsque vous entrerez sur le terrain de Mayol ?

Ce ne sera pas un match normal, car les souvenirs sont encore frais en moi. Ensuite, ce sera particulier, car je connaîtrai presque les 23 joueurs d’en face. Mais ce sera beaucoup de plaisir, beaucoup de joie. J’espère que ce sera un bon match. Et qu’on parviendra à embêter le grand RCT.

 
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