l’essentiel
Au terme d’une rencontre spectaculaire ponctuée de six essais, ce sont finalement les visiteurs qui se sont imposés (33-30), face à des Montalbanais qui manquaient souvent le coche, ce vendredi soir.
Pour la dernière de l’année en bowl, les Sapiacains et leurs supporters pouvaient certainement espérer mieux qu’une quatrième défaite de rang. Et même le point bonus défensif ne parviendra à satisfaire personne. D’emblée, Simon Renda met le paquet ; l’action a avorté mais Baptiste Mouchous, placé dès l’ouverture, n’a pas tardé à ouvrir le score (3-0, 2e). Les Aindinois, pris en froid, décident alors de jouer tous les ballons qui leur parviennent, ratent un penalty en bonne position, mais égalisent juste avant la dixième minute (3-3). Baptiste Mouchous, des 40 mètres dans le corner, montre aussi qu’on peut compter sur lui au pied (6-3, 12e). Malgré tout, les « Verts et Noirs » peinent à réellement marquer le match, et ce sont même les visiteurs qui sont tout proches d’inscrire le premier essai, mais Josua Vici se montre vigilant.
Malheureusement, les « Oyomen » s’en remettent à leur force, aux ballons portés, et prennent le score grâce à Loïc Godener (6-10, 20e). Un essai qui a le don de débuter le match puisque l’USM passe également derrière la ligne par Joe Powell, après un ballon joué de la main (13-10, 22e). Mais une chistera de Vasil Lobzhanidze permet à Oyonnax de reprendre l’avantage (13-17, 28e), dans une rencontre où chaque action est dangereuse. Du coup, l’USM reprend le ballon au retour… et repasse derrière la ligne par l’intermédiaire de Sikhumbuzo Notshe, après beaucoup de - de jeu (20-17, 32e). Après deux petites échauffourées, les deux équipes peuvent aller reprendre leurs esprits dans la chaleur des vestiaires avec un score de parité, après une nouvelle faute montalbane (20-20).
L’USM manque une balle de match
Le début de seconde période est à l’avantage des Sapiacains, Sikhumbuzo Notshe est rattrapé de peu, mais cela n’empêche pas Fred Quercy de matérialiser plusieurs fois de jeu plus tard la belle action des « Verts et noirs », qui se retrouvent en plus en supériorité numérique (27-20). Mais encore une fois,
Oyonnax a réagi par l’ancien Sapiacain Maxime Salles, au bout du fil (27-27, 46e). Dans ce match un peu fou, Fred Quercy songeait à redonner l’avantage à son équipe mais perdait le contrôle du ballon… dans l’en-but (49e). Un premier tournant dans le match, certes. On sent que les choses peuvent aller dans un sens ou dans l’autre : quand Victor Moreaux se repose dix minutes, les Oyomen ratent le penalty qui suit. Si les deux équipes ont répondu présent à chaque fois, les vingt dernières minutes sont d’une folle intensité dramatique. Mais ce sont les visiteurs qui lèveront les bras, après une défense héroïque pendant trois minutes au-delà du - réglementaire.
“On ne va pas paniquer”
Sébastien Tillous-Borde (manager): « Nous avons eu des occasions de gagner. En première mi--, nous avons été trop gentils. Il faut être plus clinique sur certains points qui nous gênent. Nous avons marqué rapidement en début de seconde période et nous avons terminé la rencontre avec un en-avant à un mètre de la ligne, lorsque Fred Quercy s’est approché. Nous avons raté le bateau. Il y a des fautes d’Oyonnax non sifflées que je ne comprends pas. C’est notre quatrième défaite. Il ne faut pas se disperser et continuer à travailler. Un nouveau gros bloc nous attend en janvier. Ce soir, nous étions dans les cordes pour gagner. Il va falloir être encore plus présent. Nous apprenons. On joue pour maintenir. Il nous faut 57 points. Nous reviendrons pour obtenir des résultats à chaque match. Il y a des points à corriger. Si nous avions été impeccables, nous aurions pris moins de points. Les joueurs se sont envoyés. Nous devons reconquérir. Nous n’avons pris qu’un point et c’est décevant pour nous. Nous ferons confiance aux joueurs pour revenir de vacances en bonne forme. On ne va pas céder à la panique, sinon ça ne me connaît pas bien. Nous avons réalisé deux très bons premiers blocs, et ce dernier gâche le tableau. Nous pouvons nous blâmer. Il ne faut pas pleurer, il faut continuer à travailler pour relever la tête. Il n’y a rien de grave pour le moment. Restons concentrés. »
Simon Renda (au centre) : « Nous avons manqué cruellement de détails à certains moments. Nous aurions pu les tuer, mais nous ne l’avons pas fait. Quand on n’est pas tueur, et pas très précis face à des équipes comme Oyonnax, qui méritent mieux que leur classement, on s’expose à ce genre de résultat. Il faut être plus carré. Je ne dirai pas que c’est dommage que tu aies perdu, même si ce n’est pas la meilleure façon de partir en vacances. Nous avons fait un bon début de saison. Il ne faut pas mettre la tête au fond du seau. Il reste une quinzaine de matches à jouer, et on va récupérer du monde en janvier. Cela nous fera du bien. C’est le Rugby en ce moment, la pièce ne tombe plus du bon côté par rapport au début de saison. Il n’y a pas de feu car on peut inverser cette mauvaise série. Il y a des regrets, mais cela ne sert à rien de se marteler l’esprit. Il faut vraiment continuer à travailler. »
Fabien Cibray (Oyonnax coach): « C’est l’état d’esprit et le caractère qui nous ont fait gagner ce soir, tout simplement. C’était un véritable cross-over. Je pense que nous méritons la victoire. Nous n’avons pas bien géré nos sorties en camp. Sur la dernière action, il a fallu être très discipliné avec des accrochages pour provoquer la dernière erreur montalbanaise qui nous a fait sauter de joie. Nous avons eu beaucoup de joueurs grippés. C’est la victoire d’un groupe. Nous travaillons dur et ce soir nous avons réussi à nous payer. Avec cet état d’esprit on peut voyager. Depuis janvier 2024, c’est dur pour nous. On fait seulement semblant de penser au premier match de 2025, sinon ça manquerait d’humilité. Maxime Salles marque un essai pour un retour aux sources, avec une banderole plantée sur ses anciens coéquipiers. C’est le clin d’oeil de la soirée. »
Recueilli par Rémi-Constant Belrepayre.