Paris s’était donné pour mission d’organiser des Jeux olympiques grandioses pour cette première édition après la pandémie de COVID-19.
Alexis Bélanger-Champagne
La Presse Canadienne
Le monde entier — sauf la Russie et la Biélorussie, exclues en raison de l’invasion de l’Ukraine — s’est à nouveau réuni pendant un peu plus de deux semaines pour célébrer l’esprit olympique, le dépassement de soi et les athlètes extraordinaires repoussant les limites du corps humain.
Une éblouissante cérémonie d’ouverture dans la Ville Lumière, couronnée par la représentation inoubliable de L’hymne à l’amour de Céline Dion, au cœur de la Tour Eiffel, a lancé une quinzaine où les athlètes français ont fait vibrer tout un pays.
De son côté, le Canada a connu une récolte record de médailles, malgré une immense tache noire liée à un scandale qui n’a peut-être pas encore fini de faire couler de l’encre.
Jeux de honte pour Soccer Canada
De retour aux Jeux olympiques en tant que championne en titre, l’équipe canadienne féminine de football a été secouée par un scandale d’espionnage par drone avant même l’ouverture des Jeux. Deux salariés ont été interpellés par la police de Saint-Étienne pour avoir tenté de filmer l’entraînement de l’équipe néo-zélandaise.
L’entraîneur-chef Bev Priestman a finalement été expulsé des Jeux de Paris et suspendu par la FIFA, tandis que l’équipe a été pénalisée de six points.
Malgré cette sanction, l’équipe a réussi à se qualifier pour la phase éliminatoire. Cependant, ils n’ont pas réussi à faire de miracle et ont perdu en quarts de finale contre l’Allemagne lors d’une fusillade.
Priestman a finalement été congédié par Soccer Canada en novembre. Son prédécesseur, John Herdman, a démissionné de son poste d’entraîneur-chef du Toronto FC quelques semaines plus tard.
On soupçonne que l’utilisation de drones par le personnel de l’équipe féminine canadienne de soccer remonte à son époque. Herdman a notamment dirigé l’équipe canadienne féminine de soccer lors des Jeux de Londres en 2012 et de Rio en 2016.
Reine Été
Le scandale de l’espionnage par drone a jeté une ombre sur ce qui aurait été par ailleurs des Jeux olympiques extraordinaires pour la délégation canadienne.
Les 27 médailles, dont neuf d’or, représentaient deux records pour le Canada pour des Jeux d’été sans boycott. Ces chiffres ont permis au Canada de terminer 11ee niveau dans les deux classements.
Huit de ces médailles ont été remportées en natation, et la Torontoise Summer McIntosh a répondu aux attentes élevées placées en elle avec une contribution personnelle de quatre médailles, dont trois d’or.
En athlétisme, le Canada a récolté cinq médailles, dont l’or au lancer du marteau remporté par Ethan Katzberg et Camryn Rogers. Aaron Brown, Jerome Blake, Brendon Rodney et Andre De Grasse ont également remporté l’or avec une course spectaculaire au relais 4×100 mètres.
Il y a également eu plusieurs moments déchirants pour les athlètes canadiens. Ils ont notamment terminé 22 fois en quatrième ou cinquième position lors de la quinzaine parisienne.
La nageuse québécoise Mary-Sophie Harvey en sait quelque chose, ayant terminé quatre fois en quatrième position. La plongeuse albertaine Caeli McKay s’est également classée quatrième à deux reprises, accueillant le résultat tantôt avec des larmes, tantôt avec un sourire.
Une ville charmée
Les athlètes qui avaient vécu les Jeux de Tokyo avec des tribunes vides trois ans plus tôt ont enfin eu droit cette fois à de « vrais » JO.
En plus de pouvoir compter sur leurs proches dans les tribunes, les amateurs de sport français et ceux venus des quatre coins du monde ont fait vibrer la ville.
Les supporters français ont notamment célébré les victoires du nageur Léon Marchand, faisant de lui le « Roi Léon », des frères pongistes Alexis et Félix Lebrun, de l’équipe masculine de volley-ball, etc. Des cris de joie résonnaient dans toute la ville, d’un bistro à l’autre.
Hormis une attaque sur le réseau ferroviaire au début des Jeux, l’événement s’est déroulé sans problème. Les compétitions de triathlon ont bien eu lieu avec une partie natation dans la Seine, malgré un report d’une journée pour le triathlon masculin en raison de la mauvaise qualité de l’eau. Il n’y a pas eu de grève des transports, des éboueurs ou de qui que ce soit pour perturber les compétitions et détourner les projecteurs, qui sont donc restés braqués sur les athlètes et leurs exploits.
Une fois de plus, le sport a réuni le monde entier dans la joie.