la perte du lien fluvial sème le mécontentement à Rivière-du-Loup

la perte du lien fluvial sème le mécontentement à Rivière-du-Loup
la perte du lien fluvial sème le mécontentement à Rivière-du-Loup

Visiblement en colère, le citoyen Marc Morin, qui a déposé une pétition de 8 000 signatures pour le maintien du passage à niveau dans sa ville, relève d’une usurpation d’identité. « Le traversier, c’est notre identité à Rivière-du-Loup. Déplacerait-on la Tour Eiffel à Paris ?

Selon le maire, la communauté attendait depuis longtemps cette décision de Québec. « Ce n’est pas celui que nous souhaitions avoir », affirme Mario Bastille.

« Il faut retrousser nos manches et continuer ! C’est décevant, d’autant plus qu’on nous avait dit que ce serait une décision responsable. Pour moi, ce n’est pas une décision responsable !

— Mario Bastille, mayor of Rivière-du-Loup

Selon la présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, Claudette Migneault, Québec prend les gens d’ici pour des valises.

«C’est une triste journée pour l’économie de Rivière-du-Loup», déplore-t-elle. Il est inconcevable que le gouvernement du Québec n’ait pas tenu compte de l’opinion des acteurs socio-économiques tous positionnés en faveur du maintien à Rivière-du-Loup.

Selon lui, Rivière-du-Loup devra subir une perte de 226 millions de dollars.

Pourquoi ne pas choisir un armateur privé ?

Selon le responsable municipal, Québec aurait pu choisir l’un des trois armateurs privés qui avaient répondu à l’appel d’intérêt lancé par la Société des traversiers du Québec. « CTMA avait des solutions. Les opérations à Rivière-du-Loup ne lui ont pas fait peur. Cela n’a pas été accepté. J’aurais aimé que nous prenions le - d’essayer cet armateur. Peut-être que les autres avaient aussi des choses intéressantes à proposer. Mais nous ne le savons pas parce que nous ne sommes pas allés aussi loin.

Le port d’attache du traversier Bas-Saint-Laurent-Charlevoix sera à Gros-Cacouna. (Johanne Fournier/Collaboration spéciale)

Marc Morin reproche à la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, d’être avare de détails sur le comité d’experts qui a rejeté les offres des trois armateurs privés.

« D’habitude, avec Guilbault, on a des cartables. Aujourd’hui, il n’y en avait pas une, pas même une feuille ! Rien! On ne sait pas qui a fait ces études, d’où elles viennent, comment elles ont été réalisées, qui les a financées. C’est ça la transparence de la CAQ [Coalition avenir Québec]? On a pris les citoyens pour des imbéciles et je ne prends pas ça !

Le maire Bastille déplore également de ne pas avoir eu accès à ces études. « La communauté fera des demandes officielles, tant pour des appels d’intérêt que pour l’étude d’opportunités », promet-il. Il remet également en question les coûts de 665 millions estimés par Québec pour prolonger le quai de Rivière-du-Loup, considérant que les derniers travaux de réfection remontent à une quinzaine d’années.

« En 2008-2009, une société d’ingénierie estimait les travaux à 50 millions. »

Problème d’ensablement au port de Gros-Cacouna?

Claudette Migneault se demande pourquoi l’avis des entreprises qui assurent les activités du port de Cacouna n’a pas non plus été pris en compte.

« Les entreprises qui sont là ne veulent pas du passage ! Que disons-nous à ces entreprises ? Si nous pensons avoir fait le bon choix avec Cacouna, nous n’en avons pas fini avec le dragage.»

— Claudette Migneault, PDG de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup

Elle fait ici référence aux consultations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), notamment celle du 3 décembre, concernant le dragage du port de Gros-Cacouna demandé par la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. « Il y a un problème d’ensablement majeur à Cacouna et le problème est loin d’être réglé. Nous ajoutons maintenant des dormeurs. Où étaient les écologistes à cette époque ?

Where was the member for Rivière-du-Loup–Témiscouata?

Claudette Migneault se demande comment la députée Amélie Dionne a représenté les intérêts du milieu entrepreneurial.

Le maire en rajoute. « Certaines personnes devront se regarder dans le miroir. Où était notre député ? Elle entrera dans l’histoire, mais pour de mauvaises raisons. Nous ne nous sommes pas sentis écoutés. Cela fait longtemps que nous essayons d’avoir des chiffres et d’accéder aux études.»

Le président de la Chambre de commerce remet également en question l’annonce de Mme Dionne concernant la création d’un comité pour revitaliser le secteur des traversiers à Rivière-du-Loup. «Nous avions un projet prometteur et il s’appelait la traversée», raconte Mme Migneault.

Mario Bastille a indiqué que, pour le moment, il n’avait aucun intérêt à participer à ce comité de revitalisation. “Je doute de l’authenticité”, dit-il. Mais je ne veux pas prendre la décision seul car le passage n’appartient pas à la Ville de Rivière-du-Loup; elle appartient au milieu.

Rencontre demandée avec le Premier ministre

Mme Migneault estime qu’un recul sera nécessaire. « Mais nous n’abandonnerons pas ! Nous allons demander une rencontre avec le premier ministre du Québec, François Legault, afin qu’il puisse expliquer sa vision des choses lorsqu’il parle de la durabilité de l’économie régionale.

«Nous poursuivrons les revendications et le gouvernement du Québec devra vivre avec les conséquences de ses choix.»

— Claudette Migneault, PDG de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup

Le maire est d’accord. « Nous allons prendre un peu de -. On va y réfléchir pendant les fêtes de fin d’année et on va s’asseoir avec les joueurs sur le terrain. Nous aurons des cartes à jouer. Mais nous n’en aurons pas une tonne !

M. Bastille espère une rencontre avec M. Legault «pour qu’il puisse lui dire en face ce que la communauté n’a pas fait».

Le représentant municipal ne veut rien lâcher et estime que la décision de Québec n’est pas une fin en soi. De plus, son conseil municipal a adopté une résolution pour soumettre un projet de loi d’intérêt privé à l’Assemblée nationale. Il suffira alors de trouver un adjoint pour parrainer ce projet de loi, élaboré le service de l’état civil et des affaires juridiques de la ville. Interrogé sur le sujet par Le SoleilLa ministre Guilbault semblait plus ou moins au courant du processus.

Interpellation du MRC

Même s’il s’abstient de tout parti pris, le préfet de la MRC de Rivière-du-Loup se dit tout de même surpris par la décision. Michel Lagacé estime que ce sont les études environnementales qui guideront le choix final du port d’attache.

Il a rappelé que la création d’une zone industrialo-portuaire avait été envisagée au port de Gros-Cacouna en 2015. « On nous a dit par les fonctionnaires et par notre adjoint de l’époque, Jean D’Amour, que ce n’était pas possible parce que un bateau de plus à Cacouna, c’était un bateau de trop. Quelques années plus tard, qu’est-ce qui change la donne ?

 
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