LES ÉMIGRES DEMANDÉS À PRÊTER DE L’ARGENT À L’ÉTAT

LES ÉMIGRES DEMANDÉS À PRÊTER DE L’ARGENT À L’ÉTAT
LES ÉMIGRES DEMANDÉS À PRÊTER DE L’ARGENT À L’ÉTAT

La nouvelle stratégie de dette de l’État 2025-2027 met l’accent sur le potentiel financier de la diaspora sénégalaise. Le Comité National de la Dette Publique (Cndp) a élaboré une Stratégie d’endettement à moyen terme du Sénégal pour 2025-2027. Si le Comité recommande de mobiliser les ressources concessionnelles disponibles auprès des donateurs traditionnels, il indique comme approche stratégique le développement du financement national et des mécanismes innovants de collecte de fonds locaux. C’est dans ce contexte que l’État du Sénégal s’est appuyé sur la diaspora pour lever 1 500 milliards de FCFA sur le marché de l’épargne et de l’économie des Sénégalais de l’étranger. A Diasporabonds pour se démarquer des « eurobonds » comme source de diversification de la dette en monnaie locale. Autrement dit, un emprunt obligataire comme instrument de dette digne de notre pays !

Dans la nouvelle stratégie de financement par emprunt du Sénégal 2025-2027, l’État du Sénégal multiplie les voies et moyens pour inverser la tendance en privilégiant principalement le financement intérieur à hauteur de 59% d’ici 2027. Il s’agit d’un moyen de financement de masse à travers le émission d’un titre de dette dont les bailleurs de fonds ne sont autres que les courageux émigrés sénégalais. A ce titre, l’État du Sénégal entend se démarquer des bailleurs traditionnels pour trouver, cette fois-ci, des ressources concessionnelles disponibles estimées à 41% auprès de la diaspora à travers une sélection rigoureuse des projets à financer. Dans ce contexte, l’État envisage de lever 1 500 milliards de FCFA sur le marché de l’épargne et de l’économie des Sénégalais résidant à l’étranger. Ce Diaspora-bond constitue une source citoyenne de diversification de la dette en monnaie locale.

Cette nouvelle approche décrétée par la Commission Nationale de la Dette Publique (Cndp) consiste à développer les financements domestiques, voire innovants. Un mécanisme de collecte de fonds qui sera mis en œuvre à travers une augmentation soutenue de la part des dépenses, de l’épargne et de l’épargne dans les transactions financières locales. A partir de ces flux financiers internationaux et autres transferts d’argent, l’État cherche alors à mieux rentabiliser cette masse monétaire manipulée par la diaspora sénégalaise. Selon les chiffres d’une étude publiée en février 2023, les transferts des émigrés représentent 46% des financements reçus de l’extérieur du Sénégal. Soit environ 2,7 milliards de dollars, soit environ 1645 milliards de FCFA. Un montant qui dépasse largement les 1500 milliards réclamés par le Gouvernement. Et bien plus que l’aide publique au développement. (APD).

Un mécanisme de collecte de fonds innovant !

Pour preuve, près de 90 % de la masse d’argent envoyée par les émigrés est orientée vers la consommation locale immédiate. Les fonds restants sont mobilisés dans des projets immobiliers s’ils ne dorment pas dans les banques. D’où la vision de l’État de capter valablement cette énorme masse d’argent à travers des projets structurants et attractifs proposés aux Sénégalais de la diaspora. « Il convient toutefois de noter que la mise en œuvre de cette option nécessite déjà un travail de benchmarking et de sensibilisation ainsi qu’une étude approfondie des profils des cibles pour réussir à structurer des projets suffisamment attractifs pour capter les flux. . Ces ressources en Diaspora Bonds combinées à la bonne capacité d’absorption des titres sénégalais sur le marché intérieur (par adjudication et par appel public à l’épargne), estimée à plus de 1 500 milliards de FCFA, permettront à moyen-long terme de remplacer la domination du des ressources d’origine externe dans le portefeuille avec la prééminence de la dette en monnaie locale avec tous les avantages en termes de réduction de l’exposition au risque de change et au risque de taux d’intérêt variable » souligne la Cndp

Ce Comité de la Dette de l’Etat ajoute que « l’orientation de la stratégie vers la constitution d’une dette dominée par la monnaie locale n’exclut pas de bénéficier des opportunités offertes par d’autres types de financements innovants tels que les financements portés vers l’Environnement, le Social et la Gouvernance ( ESG) qui ont été testés en 2024. Le Document Cadre de Financement Durable du Sénégal élaboré en 2023 et aligné, en la matière, sur les principes de l’Association Internationale des Marchés de Capitaux (ICMA) et de la Loan Markets Association (LMA) ouvre de belles opportunités pour capter des liquidités orientées vers des projets visant à soutenir le développement durable », indique-t-il.

Sources géographiques de dette à diversifier !

Le Comité national de la dette publique souligne qu’il serait indispensable de procéder à une large diversification géographique des sources, en explorant les zones du Moyen-Orient et d’Asie qui présentent actuellement d’immenses possibilités en termes de liquidité disponible. « Le mode de financement relatif aux contrats de Partenariat Public-Privé (PPP) est fortement encouragé dans cette stratégie. Il s’agira de la relève du secteur privé par rapport à l’Etat qui s’est fortement engagé ces dernières années. La création de l’Unité Nationale d’Appui aux Partenariats Public-Privé (UNAPPP) et l’établissement des textes régissant les contrats de PPP constituent une opportunité qu’il faut exploiter pleinement. Le plan de financement pour l’année 2025 qui résulte de cette stratégie donne la répartition par monnaie, par nature et par type de taux des ressources qui seront mobilisées pour répondre au besoin de financement qui sera débloqué dans le budget » estime le Comité National de de la dette publique (Cndp) dans son plan stratégique axé sur le marché de l’épargne et l’économie des Sénégalais de l’étranger pour lever près de 1 500 milliards de FCFA. Une « diasporabonds » qui obtiendra sans aucun doute les résultats escomptés !

 
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