La Belgique passera Noël sans gouvernement complet, le roi Philippe ayant souligné vendredi la nécessité de prolonger les négociations entre les cinq partis qui tentent depuis six mois de former une coalition majoritaire.
Dans la matinée, le chef des conservateurs flamands (N-VA), Bart De Wever, a eu un énième rendez-vous avec le souverain pour l’informer de l’avancement de sa mission de « formateur ». L’actuel bourgmestre d’Anvers est pressenti pour devenir le futur Premier ministre.
Sa mission a été prolongée jusqu’au 7 janvier, signe qu’il faut encore au moins deux semaines pour réussir. “Le roi a déclaré à l’entraîneur qu’il espérait une avancée décisive début 2025”, selon le palais royal.
La N-VA a remporté les élections du 9 juin en Flandre, réussissant à défier les sondages qui prévoyaient que le Vlaams Belang (extrême droite) la délogerait de sa place de parti leader dans la région belge la plus peuplée.
Depuis six mois et demi, son président Bart De Wever négocie un accord de gouvernement avec deux autres partis flamands, le Vooruit (socialistes) et le CD&V (démocrates-chrétiens), et les deux vainqueurs des élections côté wallon, le Parti réformateur. Mouvement (MR, libéraux) et les Engagés (centristes). Les cinq partis représentent ensemble 81 des 150 sièges de députés à la Chambre.
Mais les discussions sont jusqu’ici au point mort sur les questions budgétaires, tandis que Bart De Wever estime que la Belgique doit débloquer au moins 20 milliards d’euros pour assainir ses finances publiques et se remettre sur les rails de l’Europe. La Belgique fait partie des pays de l’UE visés par une procédure de déficit excessif.
Le débat entre les cinq partis porte notamment sur le choix des secteurs dans lesquels réaliser des économies (santé, politique d’asile, etc.) et les éventuelles compensations par de nouveaux impôts.
Georges-Louis Bouchez, président du MR, refuse toute augmentation de la pression fiscale, estimant que le pays est « le plus imposé au monde ». Les socialistes et centristes flamands insistent pour préserver les soins de santé du système fédéral.
Selon le journal Le soirLes négociations se poursuivront pendant la période des vacances, notamment pour « établir le tableau budgétaire » de la future majorité.
L’Etat fédéral dispose néanmoins d’un budget pour le 1er trimestre 2025. La Chambre des députés a voté dans la nuit de jeudi à vendredi un projet de loi de finances consistant à débloquer mois par mois un douzième du dernier budget. La pratique dite des « douzièmes provisoires » visant à assurer la continuité des services publics de l’État est habituelle sous un gouvernement dans les affaires courantes.