“Hystérique”, “mauvaise bouche”… Le barreau de Lyon a annoncé, vendredi 20 décembre, à l’Agence - (AFP) avoir ouvert une enquête. “éthique” sur des propos insultants adressés à des féministes par l’avocat d’un des accusés à la suite du procès pour viol de Mazan. «Tous les avocats sont soumis à des règles déontologiques dont le Président est garant»a déclaré l’ordre professionnel des avocats, expliquant avoir reçu des rapports d’un particulier et d’un avocat concernant les propos tenus la veille par Me Christophe Bruschi.
Inscrit au barreau de Lyon, il a défendu l’un des 51 prévenus au procès des viols infligés pendant dix ans à Gisèle Pelicot, droguée aux anxiolytiques par son mari. Jeudi, son client a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, soit la peine la plus légère prononcée par le tribunal correctionnel du Vaucluse.
« Mon client a un message pour vous, à tous ces hystériques, à ces gens mal parlés, le message c’est : merde ! C’est tout, mais avec le sourire »» a-t-il déclaré en quittant le tribunal où s’étaient rassemblées des militantes féministes. « Allez, les tricoteuses ! »» a-t-il ajouté aux huées, selon des images captées par de nombreux journalistes.
M.e Bruschi a ensuite précisé qu’il avait utilisé ce terme en référence aux femmes qui, pendant la Révolution française, “Nous étions assis devant la guillotine, tricotions et n’attendions qu’une chose, que la guillotine tombe.” « Effectivement, je les appelais « tricoteuses » mais pas toutes les femmes, loin de là »dit-il, niant tout « provocation » mais fustigeant les militants qui « faire le buzz » et « sont dans la haine. »
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Vive indignation parmi les associations féministes
Cela n’a pas empêché les critiques de fleurir sur les réseaux sociaux, accusant l’avocat de misogynie. Sur X, le député « insoumis » Sébastien Delogu a ainsi condamné des propos “inacceptable” et a demandé « mesures disciplinaires appropriées ».
Après quatre mois d’un procès devenu symbole de violence contre les femmes, la justice a déclaré tous les accusés coupables et prononcé des peines de trois à vingt ans de prison. Dominique Pelicot, 72 ans, a écopé de la plus lourde peine pour avoir drogué sa femme depuis une décennie et l’avoir livrée à des hommes recrutés sur Internet.
Les mots de Me Bruschi a suscité une vive indignation au sein des associations féministes et sur les réseaux sociaux. Plusieurs personnalités politiques ont également réagi, appelant à des sanctions contre l’avocat. Le barreau de Lyon, garant des règles déontologiques, a promis de mener une enquête approfondie pour déterminer les suites à donner à cette affaire.
Le procès pour viol de Mazan, qui a duré quatre mois, a mis en lumière les violences faites aux femmes et a été suivi de près par de nombreux observateurs. La condamnation des 51 accusés, avec des peines allant de trois à vingt ans de prison, a été saluée par les associations de défense des droits des femmes.
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