Une équation avec tant d’inconnues. Les élus cannois se sont réunis ce jeudi soir pour le rapport d’orientations budgétaires. Un exercice d’anticipation généralement dangereux. Mais alors… “Personne ne sait ce qui va se passer financièrement” souffle le maire David Lisnard, une rumeur rapportée la veille auprès du Sénat. En attendant toujours la formation du gouvernement et l’adoption d’un budget 2025, les communes doivent donc – la bonne blague – se projeter pour l’année à venir…
De la « sables mouvants fiscaux » face auquel Cannes a choisi de postuler «le principe de prudence». Parce qu’il existe des tendances qui ne risquent pas de s’inverser. Les contributions de l’État, par exemple… En 2024, la dotation générale de fonctionnement de Cannes était de 14,9 millions. En 2014 ? 30.3 Moi.
Encore 7,5 M€ de moins de la part de l’État ?
A l’inverse, la participation au CLIP (1) est en augmentation, et devrait s’élever à 4,1 millions (contre 3,9 millions l’an dernier). Encore? Dans « reprendre les hypothèses du budget avortées par la motion de censure »la cité des festivals serait privée de 7,5 millions d’euros supplémentaires, entre baisse des recettes fiscales et réduction du fonds de compensation de la TVA ; ces deux-là sont hypothétiques, l’augmentation de la contribution à la CNRACL (2) est sûre, et coûtera « 1,4 millione. »
Face à ce charmant tableau, David Lisnard l’assure : « Il faut être inventif et agile. » En s’en tenant à la ligne de conduite établie, telle une Sainte Trinité : réduction de la dette, sobriété fiscale et investissement. Pour cela, la ville peut compter sur « éléments de solidité »ses résultats 2024 en tête, avec «72 696Me du surplus disponible. Contrat de fourmi qui sera renouvelé en 2025. Frais généraux ? En baisse de 4,5%. Rigueur et prudence, également, sur les prévisions de revenus, plus modestes qu’en 2024.
Pas d’augmentation des impôts locaux et des investissements
C’est ainsi que Cannes compte retomber sur ses pieds. Sans augmenter les taux d’imposition locaux – “les bases, c’est l’Etat !” – et en investissant, comme l’année dernière, 80 millions.
Chantier majeur en 2024, le centre de La Bocca le sera encore l’an prochain (12,7 millions), devant le marché Forville (4,7 millions) et Nouvelle Frayère (3,5 millions).
Reste la dette : elle devrait baisser d’1 million d’euros en 2025 (pour atteindre 177,4 millions d’euros), comme cela était prévu l’année dernière. « Finalement, nous l’avons baissé de 6Me», se félicite David Lisnard. Un excès de zèle dont on pourrait « pardonner », cette fois, l’absence à la fin de l’année prochaine…
1. Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales. En gros, une aide des communautés les plus riches aux plus pauvres.
2. Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales.