Une élue devra verser 34 000 $ à un collègue qu’elle a qualifié d’« agresseur »

Une élue devra verser 34 000 $ à un collègue qu’elle a qualifié d’« agresseur »
Une élue devra verser 34 000 $ à un collègue qu’elle a qualifié d’« agresseur »

La conseillère municipale de Stoneham-et-Tewkesbury, Gaétane G. Saint-Laurent, devra verser 34 000 $ en compensation à l’ancien conseiller municipal Jean-Philip-Ruel dans le cadre d’une poursuite en diffamation.

Le tribunal conclut que Mme Saint-Laurent a tenu des propos diffamatoires à l’égard du conseiller Ruel à l’été 2021 en le condamnant publiquement à travers un discours semé de mensonges et d’exagérations.

Gaétane Saint-Laurent avait publiquement affirmé avoir été victime de agression de Jean-Philip Ruel, après qu’il l’ait subitement insultée lors d’une précédente séance.

La juge Nathalie Vaillant condamne l’ancien maire de Stoneham à verser 17 000 $ en dommages moraux et 15 000 $ en dommages punitifs à Jean-Philip Ruel, qui a perdu son siège aux dernières élections municipales.

Insulté en plein conseil

Au moment des événements, Gaétane Saint-Laurent avait plus de 15 ans d’expérience en politique et siégeait dans l’équipe du maire, majoritaire au conseil.

Gaétane G. Saint-Laurent œuvre en politique depuis plusieurs années. (Photo d’archives)

Photo : Stoneham-et-Tewkesbury

De son côté, Jean-Philip Ruel a été élu conseiller indépendant pour la première fois en 2017.

Le mémoire du tribunal note que même s’il est de bonne volontéil pousse inconsciemment les habitudes de ses collègues. Il ne semble pas toujours comprendre son rôle de conseiller ; ses multiples questions et demandes envers les élus municipaux leur causent un surcharge de travail.

Le 12 avril 2021, lors d’une séance plénière par visioconférence, M. Ruel a tenté de prendre la parole, mais le microphone de son ordinateur était fermé. Gaétane Saint-Laurent lui donne alors un conseil : Serait-ce bien si c’était comme ça tout le - ? Une phrase qui provoque les rires de certains participants.

Piqué au vif, Jean-Philippe Ruel répond en traitant le conseiller de grosse vache c****.

Le conseiller indépendant sera sanctionné dans les jours suivants pour ces propos jugés inacceptables. Il lui est interdit d’assister aux séances plénières jusqu’à nouvel ordre. Par courriel, le conseiller Ruel a tenté de s’excuser auprès de Mme Saint-Laurent et lui a proposé de se rencontrer en présence d’un médiateur, sans obtenir de suite de sa part.

Trois mois plus tard, Gaétane Saint-Laurent convie les journalistes à une séance du conseil et prend la parole pour dénoncer son agresseur. Elle explique qu’elle craint le possible retour de M. Ruel en personne et estime avoir été victime d’un agression.

Elle dit qu’elle parle pour briser le tabou et l’invitation au silence que l’on adresse encore aujourd’hui aux victimes qui sont trop souvent des femmes ou des personnes d’âge moyen. L’élue reproche à son collègue d’avoir brandi son poing vers l’écran tout en l’insultant.

C’est ce discours qui a amené M. Ruel à porter plainte en diffamation.

Diffamation et dommages

Même si elle estime que l’insulte proférée contre l’ex-maire est inacceptable et a dû être sanctionné, le juge Vaillant soutient les arguments du plaignant.

Mme St-Laurent tient des propos à l’égard de M. Ruel qui ont pour effet de lui faire perdre l’estime et la considération de ses confrères conseillers, employés municipaux et citoyens.elle écrit.

Le citoyen ordinaire qui écoute le discours de Mme St-Laurent contre M. Ruel (…) est susceptible de comprendre que c’est un homme violent, irrespectueux envers les femmes, les traitant comme moins que rien.

Une citation de Extrait de la décision

Le juge souligne le préjudice subi par M. Ruel et son épouse après la dénonciation. Les citoyens se détournent d’eux, la compagne de M. Ruel reçoit par courrier des informations destinées aux victimes de violences conjugales ; Le désir de M. Ruel de s’impliquer dans sa communauté s’effondre.

En raison de sa longue expérience en politique, Mme Saint-Laurent a dû comprendre l’importance des mots et leur impactestime le juge. Ses explications pour justifier sa prise de parole en public sont pour le moins ténues.

L’avocat de Jean-Philip-Ruel, Me Giscard Tamas, réclame 40 000 $ pour atteinte à la réputation de son client et 20 000 $ en dommages punitifs.

- n’a pas pu joindre les parties à cette poursuite. On ne sait pas actuellement si l’avocat de Mme Saint-Laurent fera appel de la cause.

 
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