SEn termes de précipitations, les années se suivent et ne se ressemblent pas, ce qui n’est pas une découverte sous les latitudes tempérées. Alors que l’année 2022, marquée par des canicules aussi violentes que la sécheresse, avait enregistré -25% de précipitations par rapport à la norme en France métropolitaine, 2024 se dirige vers un +15% qui la placera parmi les quinze années les plus pluvieuses à l’échelle nationale depuis les enregistrements systématiques ont commencé en 1959. 2023 était plus ou moins conforme. C’est l’un des principaux points de la présentation du rapport annuel sur le climat, réalisée ce 19 décembre par Virginie Schwarz, la patronne de Météo-France.
La Nouvelle-Aquitaine a largement pris sa part d’humidité. Avec +23 % de précipitations par rapport à la normale (calculée sur la période 1991-2020), elle se classe cette année au sixième rang des régions françaises les plus humides. Le compteur continue de tourner puisque les résultats sont provisoirement finalisés le 10 décembre. La palme revient à l’Île-de-France, avec + 43 %. Dans le Sud-Ouest, on se souvient que l’automne 2023 avait déjà été très humide. Il y a eu par exemple des inondations à Saintes (Charente-Maritime) dues aux aléas de la Charente. Et des débordements récurrents dans le bassin d’Arcachon (Gironde), avec des problèmes de pollution du milieu aquatique qui ont coûté très cher à l’ostréiculture locale.
Le record de chaleur à La-Teste-de-Buch
Dans ce paysage, la tendance aux pluies torrentielles est le facteur le plus préoccupant. Elle devrait se renforcer au fil des années, corrélée au réchauffement climatique. Plusieurs zones en ont subi les effets, en Isère en juin, en Ardèche avec l’épisode cévenol le plus intense sur deux jours jamais enregistré dans le département (627 mm d’eau) ou encore dans les Pyrénées-Atlantiques, où une crue soudaine a dévasté la haute Aspe. vallée début septembre et a coupé la RN 137 pendant des mois.
Ces aléas nuageux se sont accompagnés d’une disparition fréquente du soleil à travers le pays. “2024 est l’une des années les moins ensoleillées depuis 70 ans”, a déclaré Virginie Schwarz. Le déficit atteint 10% en moyenne.
Signe que les habitudes s’installent, 2024 n’a globalement pas semblé étouffant aux populations même si elle fera partie des cinq années les plus chaudes depuis le début des mesures en 1900. L’anomalie sera de l’ordre d’un degré de plus que la normale, 0,9°C pour la Nouvelle-Aquitaine. . Neuf des dix années les plus chaudes de France surviennent désormais après 2010. Et la barre des 40°C est parfois franchie, été après été. Le record est cette fois détenu par Cazaux, à La-Teste-de-Buch en Gironde, avec 41,3°C le 11 août.
Si les pics de chaleur sont les plus spectaculaires, l’un des signes évidents du réchauffement se produit la nuit, avec la multiplication de températures nocturnes très douces, voire tropicales, notamment dans les zones urbaines où les matériaux des espaces publics et de l’habitat emmagasinent la chaleur de l’air. jour et le libère la nuit.