« Nous avons toujours l’impression que nous devons remporter le championnat sans problème. Mais la Ligue 1 est d’un très haut niveau, il suffit de voir comment les équipes se comportent sur la scène européenne. » Il est indéniable que Luis Enrique a le sens de la diplomatie. A la veille d’affronter l’AS Monaco, l’entraîneur du Paris Saint-Germain a joué la carte de la (fausse) modestie avant, au passage, d’aller écraser (2-4) le club princier sur son Rocher et de s’envoler de la Ligue 1. classement avec dix points d’avance en tête. Tout cela avant les vacances de Noël. On serait tenté de dire que le championnat est terminé, contrairement à Luis Enrique qui, de son côté, doit garder ce genre de considérations à l’écart des micros des conférences de presse. Un peu à l’image de son capitaine Marquinhos, lui aussi très prudent dans ses déclarations : « Le titre ? Il est encore tôt, il y a beaucoup de choses qui peuvent arriver, mais c’est un objectif très important pour le club et ça fait mal quand on ne le gagne pas.a analysé le Brésilien après la rencontre de ce mercredi soir. Pour le gagner, il faut gagner ces confrontations directes. Quand on est champion, on ne se rend pas compte de l’importance de ces matches, mais quand on les perd, on se rend compte à quel point cela fait une différence. »
Importantes réunions manquées
Cela dit, on aimerait aussi voir, pour une fois, une déclaration qui tranche avec la tiédeur habituelle dont fait preuve le football français. Mais on se doute que si tel était le cas, les analystes de tous bords ne manqueraient pas pour rappeler au PSG son actuel 25.e place en Ligue des champions et que cela supplanterait la domination écoeurante du club de la capitale au sein d’un championnat que ses détracteurs ne se lassent pas de surnommer Ligue des agriculteurs. Il est difficile de leur prouver le contraire. Comme la Bundesliga où, à part « l’accident » Le Bayer Leverkusen la saison dernière, le Bayern Munich règne en maître, la Ligue 1 est un championnat dont l’issue est connue à l’avance dans 99% des cas. A croire que l’Olympique de Marseille ou Monaco pourraient tenir tête aux Parisiens, actuellement à plein régime sur l’autoroute de leur 13.e titre de champion national, était une chimère.
Même avec un rythme potentiel d’un match tous les trois jours entre janvier et mars 2025, on imagine mal les troupes de Luis Enrique s’effondrer en cours de route, pour une raison très simple (et qui convient en partie à Marquinhos) : ce n’est pas le PSG qui est super forts, ce sont leurs adversaires qui s’effondrent psychologiquement face à eux. “ Nous sommes un peu déçus car nous sommes venus chercher quelque chose ici. Nous avons manqué de jouer notre jeu parce que lorsque nous l’avons fait, nous nous sommes créés des occasions, mais c’était assez compliqué. », analysait Georges Mikautadze dimanche dernier après la défaite de son Olympique Lyonnais au Parc des Princes (3-1). Et l’international géorgien a concédé que « Le PSG était envisageable. C’est juste que nous avons mal fait les choses. On aurait pu revenir au score. Nous allons nous concentrer et voir ce qui n’a pas fonctionné pour la deuxième partie de saison ». Pas sûr que cette autocritique suffise à réellement inverser la tendance.
Vive la culture du moment !
En fin de compte, le vrai perdant de cet état de fait, c’est la Ligue 1 elle-même. Un championnat dans lequel le futur champion sort les marrons du feu avant la mi-saison ne fait pas rêver grand monde, pas même les supporters dudit grand nom. Le public doit donc se contenter de profiter des moments un coup. Comme lorsque l’AJ Auxerre a arraché un héroïque 0-0 à L’Abbé-Deschamps contre Paris, ou dimanche dernier encore, lors de ce choc Marseille-Lille, dont le scénario dantesque a transformé ce banal 1-1 en match potentiel de la saison.
Et si, finalement, le football moderne consistait à regarder au-delà du titre de champion national ? Comprendre : une qualification européenne, suivie d’un parcours épique ? C’est en tout cas ce que suggèrent ceux de Brest et de Lille, et même de Monaco actuellement. Trois équipes qui mettent à mal cette vieille tradition française qui consiste à jeter la Coupe d’Europe pour mieux se concentrer sur le championnat. Il y a une certaine logique à cela après tout, surtout quand, privé d’une véritable star internationale depuis le départ de Kylian Mbappé pour le Real Madrid, le public moyen de Ligue 1 doit se contenter d’attendre l’émergence de son successeur pour retrouver des paillettes. vos yeux. Ce constat est-il déprimant ? Mais à qui la faute ? Au PSG qui vampirise la concurrence – même sans forcer – ou à ce dernier qui, près de 13 titres plus tard, n’est toujours pas parvenu à inverser la tendance ? Peut-être que deux semaines de vacances d’hiver aideront à trouver un début de réponse.
Le classement des équipes de Ligue 1 les mieux notées